La souveraineté alimentaire se maintient avec tous les moyens de production
La venue d’Emmanuel Macron le 9 septembre lors de la manifestation Les Terres de Jim est marquée par un appel à maintenir l’indépendance agricole et alimentaire de la France. Il a posé les grandes lignes de son Pacte d’orientation d’avenir pour accélérer la transmission de fermes viables et l’adaptation face au changement climatique. Phyteis souligne que les agriculteurs doivent pouvoir compter sur tous les moyens de production pour répondre à ces enjeux.
La crise énergétique et la hausse des coûts de production mettent sous pression le monde agricole. L’engagement de toute la nation pour conserver la souveraineté alimentaire dans une période inédite de guerre en Europe est le cœur du message qu’est venu délivrer Emmanuel Macron le 9 septembre lors de la manifestation Les Terres de Jim. Cette 8e édition organisée par les Jeunes Agriculteurs à Outarville dans le Loiret accueillait le chef de l’État pour la seconde année consécutive. Devant les élus et les représentants du monde agricole, il a appelé à un réveil collectif profond soulignant le coût d’une alimentation de qualité avec derrière des années de travail. « Si on veut bien manger, en sachant ce qu’on mange, en préservant nos paysages, la biodiversité, en préservant des broussailles pour lutter contre les incendies, on a besoin de l’agriculture française, il faut le dire haut et fort, a-t-il insisté. Ceux qui mènent un discours catastrophique sur l’agriculture, ils préparent quoi ? Une France où on devra importer des produits qui viendront de l’étranger avec des standards sanitaires et écologiques nettement inférieurs au notre. C’est cela la réalité. »
Un Pacte d’orientation d’avenir à élaborer sur les territoires en lien avec le changement climatique
Tous les modèles agricoles ont leur place pour maintenir l’indépendance alimentaire a indiqué le Président de la République en dévoilant les grandes lignes du Pacte d’orientation d’avenir préfigurant la loi prévue au premier semestre 2023. Il a notamment mis l’accent sur la viabilité des exploitations agricoles à transmettre sur fond de changement climatique. Il propose que les Chambres d’agriculture réalisent un stress test climatique au moment de reprendre une ferme afin de définir une feuille de route et accompagner l’investissement nécessaire. Objectif : mettre en place les systèmes de cultures les mieux adaptés à chaque territoire en lien avec les contraintes agronomiques et climatiques. La transition et l’adaptation souhaitée doivent se fonder l’agroécologie, la robotique, le biocontrôle, la génétique et les solutions du vivant.
Pour Phyteis, la souveraineté alimentaire doit être un prérequis pour notre société. Afin de maintenir le revenu au sein des exploitations agricoles mais aussi permettre la transmission et l’investissement, la vocation exportatrice de l’agriculture française doit aller de pair. Emmanuelle Pabolleta, directrice générale de Phyteis rappelle que la réglementation européenne doit être alignée sur ce double enjeu : « Le futur règlement sur l’utilisation durable des pesticides SUR qui demande une baisse stricte de 50 % des usages à l’échelle européenne doit pouvoir mesurer le maintien de la productivité, de la performance agronomique et économique de l’agriculture. Nous proposons d’ajouter un indicateur sous la forme d’un monitoring de compétitivité pour ne pas se focaliser uniquement sur un objectif chiffré. »
L’innovation accompagne la souveraineté agricole et alimentaire
L’accélération de la transition agroécologique des modèles agricoles en lien avec l’enjeu de souveraineté alimentaire repose sur l’innovation. Elle doit être encouragée. Déjà les progrès sont visibles tels ceux qu’apporte le pulvérisateur de haute précision avec intelligence artificielle, dont un prototype a été exposé sur le stand de Phyteis pendant les Terres de Jim. Autre innovation en démonstration : les pièges connectés. Ils mesurent la pression des insectes pour alerter les agriculteurs afin d’intervenir, si nécessaire, au bon moment. Quant au dispositif pédagogique Pulv&dyne, lui aussi présent, il permet de visualiser le rôle des adjuvants pour éviter la dérive de la bouillie et améliorer la performance de la pulvérisation dans le cadre des bonnes pratiques de protection des cultures.
Toutes les technologies et méthodes, y compris la phytopharmacie, définies dans le cadre de la protection intégrée doivent être mobilisables. « L’approche combinatoire de la protection des cultures pour apporter aux agriculteurs un large panel de solutions permet en plus de faire face à une évolution des bioagresseurs et des niveaux de pression pressentis avec le changement climatique », complète Emmanuelle Pabolleta. Un point que Phyteis appelle à prendre en compte dans le stress test climatique.