Sival 2023, les biosolutions mises en avant pour protéger les cultures
Le Sival 2023 a renoué avec le succès, enregistrant plus de 25 000 visiteurs du 17 au 19 janvier. Retour sur l’actualité des onze entreprises de protection des cultures exposantes. Deux d’entre elles, BASF et Sumi Agro, ont reçu un trophée Sival Innovation.
Que leurs stands soient à proximité ou au sein du Village du Biocontrôle organisé par IBMA, les entreprises de protection des cultures ont présenté leurs innovations produits et technologiques en vigne, arboriculture et maraîchage. Leur stratégie : une offre en phytopharmacie conservée pour notamment éviter les impasses techniques qui se renforce avec les solutions de bioprotection et les biostimulants. La recherche de complémentarité entre toutes les solutions reste le fil conducteur.
Les techniques d’applications révolutionnaires comme la pose des diffuseurs de phéromones par drone, les outils d’aide à la décision ainsi que les messages clés pour utiliser les produits de biocontrôle et les biostimulants dans les meilleures conditions de pulvérisation complètent les présentations de gamme.
ADAMA
Adama annonce un renouvellement de son portefeuille de solutions avec 30 % de produits de biocontrôle et des biostimulants en 2030. L’entreprise se veut rassurante pour les producteurs : « Nous conservons et défendons notre gamme actuelle de produits phytopharmaceutiques sur les marchés de niche en maraîchage et arboriculture pour sécuriser les stratégies de protection», a expliqué Matthieu Prévôt, responsable commercial Poitou-Charentes et Pays de la Loire, rappelant le durcissement de la réglementation européenne et l’accent mis par Adama pour suivre les dossiers d’homologation en Europe. « Nous avons 20 personnes qui travaillent sur ce thème sur 80 salariés en France. »
De gauche à droite, Pierre Faucheux responsable commercial région Centre, Yann Le Barze, responsable commercial région Bretagne Normandie et Matthieu Prévôt, responsable commercial Poitou-Charentes et Pays de la Loire.
CERTIS-BELCHIM
Avec deux stands dont l’un installé sur le village du biocontrôle, la nouvelle structure Certis Belchim issue de l’union de ces deux entreprises concentre ses messages sur les stratégies complémentaires en phytopharmacie et biocontrôle. Lors d’une conférence qui s’est tenue le 18 janvier, l’entreprise a partagé son expertise sur le rôle de la qualité de la pulvérisation dans la mise en œuvre des solutions de biocontrôle. Ces produits de contact, sans rémanence, ont un mode d’action qui exige un positionnement en début de cycle des bioagresseurs. « Les essais montrent une bonne efficacité du biocontrôle si 80 % des organes végétatifs sont parfaitement bien couverts avec une pulvérisation et un volume d’eau adaptés », a insisté Mathilde Roger, cheffe de projet cultures spécialisées. Elle recommande de régler le matériel et d’augmenter le volume d’eau de la bouillie, par exemple en passant de 100 l à 300 l /ha en vigne, pour atteindre cet objectif et toucher les faces inférieures des feuilles. Pourquoi ne pas créer ses propres références, comme elle l’a fait dans ses essais avec des bandelettes hydrosensibles afin de révéler l’impact de la pulvérisation ?
Mathilde Roger, cheffe de projet cultures spécialisées, a insisté lors d’une conférence sur l’importance d’obtenir une pulvérisation de qualité pour les produits de biocontrôle qui agissent par contact.
NUFARM
Acteur historique du marché du cuivre, Nufarm travaille sur des solutions de biocontrôle à appliquer en complément de la matière active pour réduire les doses. L’entreprise dispose d’un portefeuille d’une dizaine de produits biostimulants et de biocontrôle présentés au Sival qu’elle prévoit de renforcer.
SUMI AGRO
Sumi Agro France a remporté un Sival d’argent pour un biostimulant innovant. Il active les mécanismes naturels de tolérance au stress hydrique chez les plantes. Une nouvelle molécule signal stimule une voie précise du métabolisme avant que le stress ne survienne, afin de mieux le tolérer.
L’entreprise a aussi présenté un drone construit spécifiquement avec la start-Up Agri.Builders pour déposer les diffuseurs de phéromones dans le tiers supérieur des arbres de grand volume, en l’occurrence les châtaigniers et les pommiers.
« La technologie apporte un gain de temps, une pose optimisée et homogène entre les arbres ainsi qu’un accès facilité à toutes les parcelles », a souligné Guillaume Pagès, chargé de développement Sumi Agro.
Face à la nécessité d’accroitre la résilience des plantes en cas de stress hydrique de plus en plus fréquents, c’est une innovation de Sumi Agro qui a été récompensée d’un Sival d’Argent et dont se félicitent Mathieu Bounes, directeur commercial Sumi Agro (à droite) et Nathan Gaborieau, chargé de marketing.
La révolution technologique est au service du biocontrôle. Un drone pour déposer des diffuseurs de phéromones en arboriculture a été conçu par Agri.Builders dans le cadre d’une offre de service Sumi Agro.
SBM
Exposant dans le cadre du village du Biocontrôle, SBM Company, société française, présentait son activité Life Science avec ses solutions de biocontrôle destinées aux utilisations en jardinage amateur et pour les professionnels. L’entreprise a reçu en décembre 2022 une Victoire d’Or catégorie « sièges sociaux » décernée par VALHOR, l’interprofession française des métiers de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage. Ce prix récompense l’implication des collaborateurs dans la conception de son site basé à Ecully, non loin de Lyon.
La filiale CPMA de SBM est orientée vers la recherche de solutions phytopharmaceutiques en agriculture. Christian Colas, à gauche, est le directeur du développement commercial du groupe SBM en Europe.
ACTION PIN
Action Pin met en avant sa gamme de solutions composées d’extraits de végétaux ou de microalgues, pour faire face aux trois stress abiotiques : les stress pédologiques, hydriques ou thermiques.
UPL
En 2023, UPL structure son offre sur les biostimulants et le biocontrôle. L’entreprise modifie significativement son portefeuille afin d’obtenir 60 % de son chiffre d’affaires avec les biosolutions à horizon 2035-2040. La part revenant au digital devra atteindre 30 %, celle consacrée à la phytopharmacie est prévue autour de 10 %. En 2019, ce dernier pilier représentait 80 % du CA au niveau mondial. La France a déjà pris le virage puisque les biosolutions correspondront à 45 % des ventes en 2023-2024. « On va accélérer les trois prochaines années avec l’arrivée d’une dizaine de produits en biosolutions en parallèle des actions déjà en place pour acculturer les conseillers via des formations pilotées par quatre collaborateurs dédiés », a partagé Joelle Sfeir, directrice marketing et développement UPL France. En 2022, près de 300 conseillers ont déjà assisté à un cycle de formation.
De gauche à droite, Marie Noelle Vendée, responsable communication, Joelle Sfeir, directrice marketing et développement UPL France et Mylène Leuvrey, experts biosolutions et concepts innovants UPL.
DE SANGOSSE
Au cœur du Village du Biocontrôle, le stand de De Sangosse a mis en scène son offre complète en biosolutions, laquelle représente 75 % de son portefeuille de produits. Elle met l’accent sur le rôle de ces solutions pour réduire l’Indice de fréquence de traitement afin de répondre aux objectifs des cahiers des charges des filières de qualité.
Semences
Les sociétés BASF, Bayer, et Syngenta ont participé au Sival dans le cadre de leur activité en semences potagères.
La filiale semences de BASF Agro, Nunhems a reçu un Sival d’Argent pour une variété d’oignon qui évite de pleurer lorsqu’on le coupe.
