Règlement SUR : Phyteis propose un monitoring de la compétitivité
Lors du premier comité de pilotage sur le futur règlement SUR organisé par la DGAL début septembre, Phyteis a rappelé que la priorité doit être donnée à l’atteinte d’objectifs de protection de la biodiversité et de lutte contre le changement climatique et non à la seule réduction aveugle de 50% de l’utilisation des pesticides. Récompenser la performance agroécologique plutôt que sanctionner : la ligne soutenue par le monde agricole.
Ce vendredi 2 septembre se tenait au ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, la première réunion du comité de pilotage du futur règlement européen SUR (Sustainable use for pesticides) animée par les représentants de la DGAL. Il rassemble l’ensemble des parties prenantes publiques et privées dont le syndicalisme agricole, les représentants par secteur d’activité et les ONG. Phyteis siège dans ce comité dans un esprit de co-construction et défend le principe d’innovations combinatoires afin de répondre au mieux aux exigences européenne à venir.
Le règlement SUR est trop centré sur des objectifs chiffrés stricts
Présent à cette réunion, Bruno Baranne, président de Phyteis, rappelle que le secteur de la protection des plantes apporte des éléments de réponse depuis plusieurs années à la triple exigence de durabilité de l’agriculture, de performance économique et d’ajustement des pratiques en lien avec les attentes sociétales. « Les conditions de réussite de la transition agroécologique doivent se créer collectivement, ce qui suppose que le tempo des injonctions européennes et celui de la réalité agronomique soient compatibles », insiste-t-il. Or, le règlement SUR se cale uniquement sur des objectifs chiffrés stricts, déconnectés de l’indispensable souveraineté alimentaire, du changement climatique et de la variation de la pression des bioagresseurs selon les situations agronomiques.
Mesurer la performance économique et agronomique de la protection des cultures
À côté d’un objectif quantitatif de réduction de 50 % des usages des produits phytopharmaceutiques en Europe, Phyteis propose de faire émerger un nouvel indicateur de performance qui associe l’agronomie à l’économie. « Ce monitoring de compétitivité, plutôt que de sanctionner, encouragerait la transition agroécologique, souligne Bruno Baranne. Cette nouvelle grille de lecture prendrait également en considération la pression parasitaire, en constante évolution, et permettrait de positionner des curseurs tangibles. Nous regrettons qu’en première instance, dans ce texte, les leviers pour faire de cette protection intégrée et combinatoire une réalité, ne soient pas assez lisibles ».