L’utilisation des pesticides a baissé de 22 % en Europe entre 2011 et 2020
La Commission européenne vient de publier les statistiques sur l’utilisation des pesticides pour la période 2011- 2020 en s’appuyant sur les indicateurs de risque harmonisés HRI1 et HRI2.
Publiés le 25 août sur le site de la Commission européenne, les indicateurs de risque harmonisés calculés pour 2020 montrent une baisse continue de l’usage des pesticides en Europe depuis 2011 et une hausse des dérogations temporaires.
L’exécutif a retenu depuis 2019 deux indicateurs. Le premier, HRI1, est obtenu en multipliant les quantités de substances actives phytopharmaceutiques vendues par un facteur de pondération lié à la toxicité. Cet indicateur révèle une diminution de 22 % depuis la période de référence 2011-2013 et affiche une baisse de 1 % entre 2019 et 2020.
Le second, HRI2, comptabilise le nombre de dérogations temporaires de mises en marché des produits phytopharmaceutiques et de biocontrôle accordées par les États membres. Depuis la période de référence 2011-2013, cette valeur est en hausse de 38 %. Par rapport à 2019, l’augmentation est de 17 %. La Commission européenne rappelle que « les autorisations d’urgence sont accordées pour un large éventail de raisons, y compris les problèmes phytosanitaires émergents et les utilisations mineures (règlement (CE) no 1107/2009) ».
Le dispositif de dérogation temporaire des autorisations des mises sur le marché des pesticides est indispensable
Pour Pierre-Yves Busschaert, responsable des affaires économiques & agronomie digitale Phyteis, «Le maintien de ce dispositif réglementaire reste essentiel pour ne pas avoir d’impasses techniques dans les filières. Certaines filières notamment en arboriculture et maraichage ne disposent plus que d’une solution phytopharmaceutique contre un bioagresseur, voire aucune».
Selon la Commission des usages orphelins, instance rattachée au ministère de l’Agriculture, sur l’ensemble des usages de produits phytosanitaires identifiés en 2019, 140 substances actives sont considérées comme pivot en France, c’est-à-dire comme seule solution pour un bioagresseur d’une culture. 24 d’entre elles sont candidates à la substitution si des alternatives efficaces existent.
Quant aux indicateurs de risque HRI1 et HRI2, choisis pour suivre la réduction des utilisations dans le cadre du futur règlement sur l’utilisation durable des pesticides (SUR), ils devraient faire l’objet d’ajustement avec la réforme des statistiques agricoles.