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Innodays 23, de l’invention à l’innovation en protection des cultures

Du 30 janvier au 3 février, se tenait à Massy-Palaiseau, près de Paris, et à Toulouse, le premier volet des Innodays 23, un événement organisé par Syngenta dans le but de partager les orientations de l’entreprise en recherche et développement. Tout s’accélère et se combine pour renforcer la boîte à outils des agriculteurs afin de protéger durablement leurs cultures.

Par petits groupes, collaborateurs, distributeurs agricoles et agriculteurs ont pu prendre connaissance des innovations de Syngenta au sein de ses six pôles d’activité : protection des cultures, agriculture durable, biosolutions, agriculture digitale, semences de grandes cultures, semences potagères et florales. « Dans la caisse à outils de l’agriculteur, le statu quo n’est pas une option, a introduit Bruno Baranne, président de Syngenta France lors des Innodays, organisées les 30 et 31 janvier à Massy-Palaiseau puis les 2 et 3 février à Toulouse. Pour répondre au défi de la souveraineté alimentaire, de la durabilité ainsi qu’à celui de l’adaptation au changement climatique, il doit disposer en continu d’innovations. Celles-ci sont d’abord des inventions que nous expérimentons collectivement avec des distributeurs et agriculteurs partenaires.»

Florence Louis Syngenta

Florence Louis, directrice des services digitaux Syngenta France : « Parce que les agriculteurs français sont très en avance sur le digital, la France sera le premier pays européen à proposer la plateforme numérique Cropwise pour la campagne 2023-2024. »

 Accélération de l’offre en agriculture digitale

Des inventions devenues innovations enrichissent l’offre de services en 2023. Parmi celles-ci : la plateforme digitale Cropwise protector présentée par Florence Louis, directrice des services digitaux Syngenta France. Dédiée à la protection des cultures, cette plateforme est l’une des briques du projet global d’agriculture numérique Cropwise que développe l’entreprise. « La France est pilote en agriculture digitale, souligne-t-elle. Nous lançons cette offre en grandes cultures auprès de nos clients distributeurs pour la campagne 2023-2024. Ils proposeront ce service aux agriculteurs. » Avizio, l’outil de prédiction du risque maladies en grandes cultures disponible depuis 2016 intègre cette offre. Il a été utilisé par 2 000 agriculteurs en 2022.

Les principales fonctionnalités de Cropwise protector concernent la prévision du risque maladies, l’imagerie satellite avec des cartes de haute précision à la parcelle ou celles à l’échelle d’une région agricole ainsi qu’une aide au tour de plaine. En lien avec les stations météo connectées, l’outil détermine les meilleures fenêtres climatiques pour réaliser la pulvérisation. Encore au stade de l’expérimentation, Syngenta travaille sur la pulvérisation de haute précision en partenariat avec l’équipementier John Deere.

Laurent Dany Syngenta

Laurent Dany, directeur recherche et développement en protection des cultures pour l’Europe du Nord Syngenta : « Le profil de la molécule que nous recherchons aujourd’hui est le meilleur compromis entre efficacité agronomique, environnement, sécurité de l’applicateur et besoin des filières ».

L’intelligence artificielle au service de la phytopharmacie et de la sélection variétale

Accélérer la recherche : le défi concerne la sélection variétale grâce aux biotechnologies comme la phytopharmacie. Dans ce dernier domaine, Syngenta compte mettre en marché une innovation par an. L’intelligence artificielle entre en jeu pour tenir le rythme. Les algorithmes émettent des hypothèses, conçoivent des molécules en recherchant le meilleur compromis entre l’efficacité agronomique, l’environnement, la sécurité des applicateurs ainsi que les attentes sociétales et des filières. « Avec le digital, nous gagnons de 2 à 3 ans de recherche en amont, néanmoins il faut toujours treize années au niveau de l’évaluation européenne pour obtenir une autorisation de mise sur le marché », complète Laurent Dany, directeur recherche et développement en protection des cultures pour l’Europe du Nord. Le recours à la chimie va diminuer dans les vingt prochaines années au profit des biosolutions. Lesquelles sont aussi expérimentées en combinatoire dans 13 % des 500 essais que mène chaque année l’entreprise. Le biocontrôle seul représente 8 % d’entre eux.

« Converties sur des cartes, les informations sur les propriétés physico-chimiques du sol obtenues en scannant la surface du sol avec l’outil Interra Scan permettent à l’agriculteur d’ajuster l’apport de fertilisants ou d’évaluer le taux de matière organique », explique François-Xavier Bauer, responsable du groupe agriculture durable de Syngenta.

Radiographie des sols et inventaire sur la biodiversité grâce au digital

Autre service qui sera proposé aux agriculteurs via la distribution agricole fin 2023 : un scanner pour ausculter le sol. Nommé Interra Scan, il mesure l’hétérogénéité, la texture, la composition physico-chimique du sol ainsi que le taux de carbone organique. Ces informations servent à éditer jusqu’à 27 cartes de très haute résolution. « L’agriculteur pourra ajuster l’apport de fertilisants ou évaluer l’impact de ses pratiques pour accroitre le taux de carbone », indique François-Xavier Bauer, responsable du groupe agriculture durable de Syngenta.

rpt

L’Edapholog de Syngenta, présenté par Hélène Vergonjeanne, responsable agriculture durable, identifie et quantifie la mésofaune du sol. Ce service disponible en 2024 renseigne sur la bonne santé du sol.

SYNGENTA_BiodiversityForum

La caméra intelligente Biodiversity sensor reconnaît les insectes dans les champs grâce à l’intelligence artificielle.

La bonne santé du sol se mesure aussi en étudiant la biodiversité. Disponible en 2024, l’Edapholog, un piège en forme d’entonnoir équipé d’une caméra, est positionné dans le sol. Ce dispositif identifie grâce à l’intelligence artificielle la mésofaune vivant dans la terre. « L’Edapholog reconnaît les espèces d’une taille de l’ordre du millimètre tels les acariens et les collemboles », précise Hélène Vergonjeanne, responsable agriculture durable.

L’angle de vue se situe plutôt au-dessus des plantes avec le projet collaboratif Biodiversity sensor. En continu, une caméra équipée d’un panneau solaire, identifie les insectes et les oiseaux dans les cultures grâce à l’intelligence artificielle. Connectée à un cloud, elle envoie en temps réel les informations. Cette vigie va d’abord être utilisée cette campagne en production de semences pour surveiller la bonne pollinisation des tournesols par les abeilles. Dans le cadre de son activité semencière, Syngenta a recours à 14 000 ruches en France et 200 000 dans le monde.

Gabriel Carré

Gabriel Carré, directeur de recherche en production de semences Europe Afrique et Moyen Orient chez Syngenta explique tous les dispositifs innovants pour améliorer la pollinisation des plantes.

Pas de production de semences, sans pollinisation efficace

Ce qui fait le lien avec une autre innovation de Syngenta : le bâton de pollen ! « Nous avons mis 5 ans à créer ce distributeur naturel de pollen, signale Gabriel Carré, directeur de recherche en production de semences Europe Afrique et Moyen Orient chez Syngenta. Placé non loin des ruches, c’est une épicerie en libre-service pour les abeilles qui collectent le pollen. Néanmoins, en production de semences, ce sont celles qui vont chercher le nectar qui sont les plus performantes pour assurer la pollinisation car elles transportent le pollen sur leur corps et non en pelotes entre leurs pattes. « Nous voulons attirer les ouvrières spécialisées dans le nectar pour butiner les parcelles de tournesol. On arrive à accroitre de 15 % le rendement de cette façon au niveau mondial », partage Gabriel Carré.
Un pollen de tournesol peut survivre de 1 à 3 jours, mais celui de maïs ne dépasse pas la demi-heure. Un mécanisme a été inventé par les équipes de Syngenta pour augmenter la pollinisation par le vent : « Cela faisait 80 ans qu’on essayait, sans succès, raconte Gabriel Carré. Toute l’innovation est issue de l’aérologie avec un effet venturi pour convoyer le pollen au plus près du pistil des fleurs, sans le détruire ». À la clef, un gain de rendement des maïs de 10 %.