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Stratégie Écophyto 2030, fixons les objectifs en fonction des besoins de production !

Suite à la présentation de la Stratégie Écophyto 2030, Phyteis salue la cohérence de la démarche pour accélérer le déploiement de l’approche combinatoire de protection des cultures. Néanmoins, l’organisation appelle à aligner les objectifs de réduction des risques et des usages aux besoins alimentaires auxquels la production agricole doit répondre.

Depuis le 6 mai, la Stratégie Écophyto 2030 succède au plan Écophyto II+. Dans cette nouvelle feuille de route, le Gouvernement conserve son objectif de réduction de 50 % des usages de produits phytopharmaceutiques à l’horizon 2030. Comme point de comparaison, il s’appuie sur la moyenne de la période 2011-2013. Toutefois, il introduit un principe : « Pas d’interdiction sans solution ».

De plus, avec la Stratégie Écophyto 2030, les méthodes de suivi évolueraient. En adoptant l’indicateur de risque HRI-1 à la place du Nodu, le Gouvernement intègrerait aussi la réduction des risques. En effet, HRI-1 prend en compte les volumes de substances actives utilisés, pondérés par des coefficients. Ces derniers indiquent les risques liés à l’usage de ces substances en agriculture.

Pour rappel, dans le sillage des précédents plans Écophyto, les volumes de ventes à la distribution sont en baisse structurelle depuis 20 ans.

Stratégie Écophyto 2030, ne pas se tromper de débat

Phyteis salue une démarche cohérente pour accélérer le déploiement de l’approche combinatoire de protection des cultures. La Stratégie Écophyto 2030 se concentre sur la réduction des risques plutôt que sur la seule diminution des quantités de matières actives. En revanche, son président Yves Picquet appelle à ne pas se tromper de débat. « Si l’esprit de cette nouvelle stratégie est le bon, Phyteis soutient un changement de méthode encore plus profond, souligne-t-il. La Stratégie Écophyto 2030 se concentre sur une réduction des risques et des usages, donc des moyens de production. Aussi, il conviendrait de déterminer d’abord les objectifs de production dont dépend notre souveraineté alimentaire. Ensuite, il faut fixer les objectifs les plus pertinents en matière de réduction des risques. »

Une agriculture plus durable, le cap à suivre

Pour Phyteis, il ne s’agit donc pas de parvenir à une agriculture sans phytopharmacie. Une telle situation ne serait pas sans conséquence sur les plans agricoles, alimentaires, sanitaires et techniques. Une agriculture plus durable doit être le cap à suivre. C’est tout le sens de l’approche combinatoire de la protection des cultures que promeut Phyteis. « Associée à l’évolution des pratiques agronomiques et au renforcement de l’effort de recherche et d’innovation qu’Écophyto 2030 entend soutenir, l’approche combinatoire est le meilleur moyen de garantir aux consommateurs une alimentation de qualité, en quantité suffisante et à un prix abordable », complète Yves Picquet. Cette méthode repose sur quatre familles de solutions complémentaires : agronomie digitale, biosolutions, biotechnologie, phytopharmacie (voir encadré).

Stratégie Écophyto 2030, les conditions du succès

Par ailleurs, pour accélérer la création et l’adoption progressive de ces solutions, plusieurs conditions doivent être remplies. «  La Stratégie Écophyto 2030 semble porter attention à ces conditions de succès, précise Yves Picquet. En effet, il s’agit de ne pas interdire de substances pour lesquelles aucune alternative efficace n’est disponible. Le pas de temps incompressible de la recherche doit être pris en compte dans les plans de transition. Enfin, il faut favoriser l’émergence de nouveaux champs d’innovation et accompagner l’adoption d’alternatives innovantes. Les prochains mois seront déterminants. »

Retrouvez ICI, le communiqué de presse.

L’approche combinatoire de la protection des cultures

Cette méthode rassemble quatre familles de solutions complémentaires.

  • La phytopharmacie. Les agriculteurs utilisent de façon ciblée lorsqu’aucune alternative efficace n’est disponible.
  • Les biosolutions. Ces produits s’inspirent directement des mécanismes naturels.
  • Les biotechnologies. Ces techniques représentent l’une des formes les plus prometteuses de protection intrinsèque des cultures.
  • L’agronomie digitale. Elle facilite le pilotage des itinéraires techniques et les interventions de précision.