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Conseils clés lors du Sival pour maximiser les biocontrôles

Profitant du Sival, Sumi Agro, De Sangosse, Philagro et Certis Belchim animent des conférences pour partager des résultats d’expérimentation ou préciser des méthodes d’emploi. Objectif : bénéficier de tout le potentiel des biocontrôles, seuls ou combinés. 

Dans le cadre du Sival organisé du 16 au 18 janvier à Angers, nombre de conférences concernent l’utilisation des produits de biocontrôle. Plus particulièrement, les experts des entreprises précisent les positionnements optimums, associations et méthodes d’application. Un enjeu clé pour leur déploiement.

Sumi Agro se concentre sur la confusion sexuelle et Philagro sur les toxines de bacillus thuringiensis (Bt). D’ailleurs ces deux méthodes sont complémentaires. De son côté, De Sangosse explique la synergie obtenue entre sa formulation de bicarbonate et celle du cuivre de Certis Belchim pour contrôler le mildiou.

Les conférences se déroulent sur l’espace forum du Village du Biocontrôle à l’initiative d’IBMA France. Annoncé aussi sur le Sival, le lancement dès février par la start-up SynDev de son Outil d’aide à la décision SynApps. Fondée sur l’intelligence artificielle, l’application permet de positionner au bon moment les biosolutions selon les conditions à la parcelle. En effet, l’algorithme s’appuie sur 70 critères agronomiques en temps réel et plus 800 références techniques. Il intègre la base de données des biosolutions autorisées.

Les dispositifs de confusion sexuelle s’adaptent à l’évolution des populations d’insectes

Ces dernières années, avec le changement climatique, la pression des insectes se révèle plus importante. La confusion sexuelle régule les populations en respectant les recommandations de positionnement. De plus, les fournisseurs diversifient les techniques de diffusion : capsules, filets, pompes, racks, puffers… Ils se posent manuellement ou par drone sur les grands arbres pour les filets. Par ailleurs, des dosages multi-espèces combinent des phéromones. « Cette technique préventive nécessite de bien repérer le début du 1er vol, souligne Sébastien Biga, responsable technique Sumi Agro. Ensuite, il faut se conformer au plan de pose en renforçant les bordures et si besoin les zones les plus touchées. En verger, les diffuseurs s’appliquent dans le tiers supérieur des arbres pour bien les couvrir.

DOSSIER SIVAL - 2 - Biga_Sumi_Agro

« Réduire le nombre de diffuseurs de phéromones compromet l’efficacité du dispositif», rappelle Sébastien Biga, responsable technique Sumi Agro.

Optimiser le positionnement des BT contre les lépidoptères

À utiliser seuls ou en complément de la confusion sexuelle en vigne et verger contre des lépidoptères : les toxines de bacillus thuringiensis (Bt). D’efficacité comparable aux insecticides de synthèse, ces biocontrôles s’utilisent aussi en maraichage contre les chenilles phytophages. « Une bonne couverture des plantes donnera les meilleurs résultats, explique Samuel Canu, référent sur les biosolutions. Le traitement doit intervenir sur des chenilles aux premiers stades larvaires. De plus, il  peut être renouvelé 7 à 10 jours après les applications. Ainsi, il s’effectue en fonction de la durée du vol des papillons, de la croissance de la culture. Autre particularité, les souches sélectionnées de Bt produisent différentes toxines Cry. Simultanément, elles se fixent sur un même site ou sur des sites différents de la paroi de l’intestin. Ainsi, ce mode d’action multisite évite l’apparition de résistance de la part des insectes.

De son côté, Camille Huet, responsable marketing cultures pérennes souligne la bonne efficacité résiduelle même en cas de forte intensité lumineuse. Toutefois, la pulvérisation du produit se pratique en fin de journée. Polyvalente, cette méthode est aussi compatible avec la plupart des produits hormis le cuivre.

Camille Huet, responsable marketing cultures pérennes, et Samuel Canu, référents sur les biosolutions, précisent  les modes d’action des solutions à base de Bacillus thuringiensis.

Recherche de synergie en bioprotection pour contrôler le mildiou

Combiner les produits de bioprotection pour maximiser les efficacités : De Sangosse et Certis Belchim travaillent conjointement sur cette piste. En l’occurrence, l’objectif est d’optimiser les applications de cuivre dans le cadre d’une lutte conjointe oïdium et mildiou. Ainsi, le grammage du cuivre peut être abaissé et l’IFT* fongicide diminue. Un tel ajustement s’effectue en cas de faible à moyenne pression. En cas de forte pression, l’efficacité sur mildiou est maximisée avec les grammages de cuivre disponibles (seuil réglementaire).

En effet, Certis Belchim a découvert un effet de synergie entre son cuivre d’origine naturelle et un biocontrôle de De Sangosse, le bicarbonate de potassium formulé. Johanna Sigel, chef marché vigne De Sangosse en explique les raisons. « La formulation du bicarbonate propre à De Sangosse associée à celle du cuivre joue un rôle clé dans cette synergie, partage-t-elle. Par conséquent, le gain se traduit par 5 à 10 points d’efficacité supplémentaires, comparé au cuivre seul ». Par ailleurs, cette synergie fait l’objet d’un brevet déposé par Certis Belchim.

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Johanna Sigel, chef marché vigne De Sangosse et Guillaume Druart responsable technique vigne. Ils présentent l’effet synergie du bicarbonate de potassium formulé de De Sangosse avec du celle de cuivre d’origine naturelle de Certis Belchim.