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L’intelligence artificielle combinée au biocontrôle pour désherber les légumes

Certis Belchim, l’interprofession française des légumes en conserve et surgelés (Unilet), et Ecorobotix ont présenté un exemple de recherche collaborative lors du Sival le 17 janvier. Ils ont pour objectifs d’appliquer un herbicide de biocontrôle non sélectif en post-levée des cultures, ainsi que de diminuer les Indicateurs de Fréquence de Traitement (IFT).

Les stations expérimentales d’Unilet travaillent sur l’optimisation des itinéraires techniques de désherbage avec des méthodes alternatives innovantes. Cet engagement s’inscrit dans le cadre de la stratégie de RSE de cette filière de producteurs de légumes industriels. Outre le binage guidé qui se développe fortement pour réduire l’IFT herbicide, le désherbage biocontrôle se révèle une stratégie à étudier davantage. Elle s’inscrit dans le cadre d’une approche combinatoire de la gestion des adventices.

Rendre possible le désherbage biocontrôle en post-levée

« Aussi, en 2023, nous avons eu l’opportunité de réaliser 8 essais avec l’outil de pulvérisation de précision Ara d’Ecorobotix », partage Olivier Favaron, chef de service de la station Unilet d’Ychoux (Landes). Dotée d’intelligence artificielle, la machine rend possible l’utilisation ciblée d’un produit herbicide en préservant les plantules de légumes. Or, l’acide pélargonique, herbicide biocontrôle caractérisé par un IFT à zéro, est non sélectif. Conséquence, il ne peut s’appliquer qu’en pré-levée. Sinon, il endommage la culture. « Dorénavant, avec Ara, il est possible de passer en post-levée avec l’acide pélargonique », complète Mathilde Roger, responsable technique VAM-Biocontrôle-Biostimulant Certis Belchim. « La méthode s’adresse à toutes les cultures légumières reconnues par la machine. Le spray de produit dirigé sur l’adventice s’applique sur une surface de 6 cm par 6 cm .»

Baisse de l’IFT herbicide et gestion des daturas en désherbage biocontrôle

Quels sont les premiers résultats des essais désherbage biocontrôle ciblé des haricots, oignons et épinards ? « Une réduction des herbicides conventionnels de post-levée significative de 50 % à 90 % est obtenue », indique Olivier Favaron. « À noter, la baisse de la dose de l’herbicide biocontrôle grâce à la pulvérisation ciblée sans perte d’efficacité. » De plus, cette stratégie s’insère dans des itinéraires combinatoires, avec du binage, là encore dans un objectif de baisse de l’IFT. Toutefois, le maintien d’un herbicide conventionnel en pré-levée améliore l’efficacité globale des itinéraires techniques. Surtout, si la pression des adventices est importante.

Enfin, l’acide pélargonique détruit tôt la datura, une plante toxique. Le désherbage mécanique n’est pas adapté, car il provoque des relevées. Alors, les maraîchers sont contraints de l’éliminer manuellement.

Reste à travailler sur le coût de la stratégie « non optimisée dans les essais » et à évaluer les débits de chantier. « L’outil pourrait être utilisé dans le cadre d’une Cuma », ajoute Olivier Favaron. Par ailleurs, le dispositif devrait être expérimenté sur d’autres cultures : carottes, navets, betteraves rouges…

ARTICLE SITE PHYTEIS - 20240125 - CONF CERTIS BELCHIM - Mathilde_Roger_Certis_Belchim

Mathilde Roger, responsable Technique VAM-Biocontrôle-Biostimulant Certis Belchim

« L’acide pélargonique agit sur de jeunes adventices (2 à 4 feuilles) en présence de soleil pour détruire la cuticule des feuilles. Le positionnement optimum de cet herbicide biocontrôle se raisonne avec un OAD.»

ARTICLE SITE PHYTEIS - 20240125 - CONF CERTIS BELCHIM - Olivier_FAVARON_UNILET_ICHOUX

Olivier Favaron, chef de service de la station Unilet d’Ychoux (40)

«  Le désherbage est un enjeu important de la production légumière de plein champ. Les légumes livrés doivent être indemnes de mauvaises herbes pour ne pas ralentir les process industriels. De plus, les agriculteurs doivent baissent les IFT dans le cadre de la transition agroécologique de la filière. »