Résidus de pesticides publiés en 2024, nous sommes toujours à 1 % de notre crédit toxicologique
Les niveaux de résidus de pesticides présents dans notre alimentation sont analysés chaque année par les États membres. Les contrôles 2022 ont porté sur 110 829 échantillons alimentaires et on fait l’objet d’une recherche de jusqu’à 754 pesticides différents. Compilés au niveau européen par l’Efsa, ils affichent en 2024 (sur la base des contrôles 2022), un taux de conformité de 96,3 % pour l’ensemble des prélèvements. Ces analyses servent à calculer le niveau réel d’exposition du consommateur et à s’assurer de l’absence de risque de dépassement de notre crédit toxicologique.
Alors que 30 ans d’amélioration des techniques d’analyse ont permis de diviser par 100 le seuil de détection des résidus de pesticides, les résultats sont chaque année toujours rassurants et positifs. Le programme européen de surveillance des aliments réalisé par l montre un niveau d’exposition des européens en 2022 correspondant en général à une utilisation de l’ordre de 1 % de notre crédit toxicologique. Seule 1 situation a été signalée par les autorités européennes et elle ne concernerait potentiellement que 0,1546 % pour les adultes en Finlande et 0,010 % pour les adultes en Allemagne. Le modèle alimentaire français (adulte et enfant) n’a pas mis en lumière de risques particuliers.
« Entre ce que nous consommons et ce que le cadre réglementaire fixe, il faudrait consommer 100 fois plus tout ce que nous mangeons journalièrement, explique Julien Durand-Réville, responsable santé Phyteis. Comparé à ce qui doit être consommé pour montrer le premier effet néfaste sur la santé, c’est de l’ordre de 10 000 fois moindre. »
Près de 59 % des échantillons sont sans résidus de pesticides
Autre point remonté par le rapport annuel de l’Efsa : le taux de conformité est de 96,3% en 2022, soit dans le même ratio que les précédentes années. Il correspond à la proportion d’aliments dont les résidus sont en dessous de la Limite maximale de résidus (LMR). En 2020, l’Efsa annonçait 94,9 %, 95,5 % en 2018…
Par ailleurs, plus de la moitié des analyses, soit 59 % des échantillons, ne quantifient pas de résidus du tout. 48,6 % d’entre eux présentent des concentrations quantifiables mais conformes aux LMR.
« En Europe, du fait de la généralisation des bonnes pratiques agricoles, l’allégation « zéro résidu » revendiquée par certains produits est déjà la norme pour plus d’un produit alimentaire sur deux », complète Julien Durand-Réville.
Mesures correctives pour les denrées non conformes
Quant aux 34 193 échantillons issus d’aliments importés et notifiés à l’Efsa, 7,4% ont été considérés en dépassement des Limites maximales de résidus.
Pour les denrées alimentaires non conformes, une série de mesures correctives graduées sont prises : du rappel à la réglementation, au blocage des denrées aux frontières le temps de fournir des données confirmatoires, jusqu’à la destruction des lots considérés comme dangereux.
LMR et crédit toxicologique, deux paramètres, un même objectif
La Limite maximale de résidus n’est pas une norme toxicologique mais une valeur réglementaire agronomique.
La LMR correspond à la concentration maximale légalement fixée pour chaque substance active particulière et par culture pour laquelle le produit est autorisé. C’est une limite réglementaire permettant de vérifier que les Bonnes Pratiques Agricoles ont été respectées.
Ces limites sont définies au niveau des matières premières agricoles non lavées, non pelées et non transformées (orange ou banane avec la peau par exemple).
Le crédit toxicologique renseigne sur le niveau de sécurité de notre alimentation. Bien évidemment, dans l’évaluation des produits phytopharmaceutiques, les autorités sanitaires s’assurent que les conditions d’usages garantissent avant tout le respect du crédit toxicologique.