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Phyteis

Quel est le domaine d’application des biosolutions ?

La racine « bio » caractérise toute une famille de solutions d’origine naturelle pour protéger, stimuler et nourrir les cultures. Elles constituent l’un des quatre piliers de l’approche combinatoire de la protection des cultures.

Les biosolutions désignent les produits de biocontrôle, ceux utilisables en agriculture biologique (UAB), les biostimulants, les préparations naturelles non préoccupantes et les adjuvants.

« Le terme de biosolutions n’est pas une définition réglementaire, souligne Philippe Michel, directeur des affaires réglementaires et juridiques chez Phyteis. Sous cette dénomination, nous rassemblons les technologies et agents biologiques que les entreprises de protection des cultures commercialisent. Cette catégorie intègre notamment les produits de biocontrôle et les produits utilisables en agriculture biologique. Toutefois, ces derniers dépendent du même texte européen pour leur mise sur le marché. Donc, d’un point de vue réglementaire, ce sont bien des produits phytopharmaceutiques.»    

Particularité, le champ de recherche apparaît infini avec le biocontrôle et les biostimulants. En effet, ces produits contiennent des macro ou micro-organismes, des kairomones, des phéromones, des substances naturelles d’origine végétale, animale ou minérale, des acides aminés, des inoculants mycorhiziens…

L’ouverture pluridisciplinaire de la recherche correspond tout à fait à l’approche combinatoire de la protection des cultures.

Les objectifs des biosolutions dans les itinéraires de protection combinatoire des cultures :
  • Diminuer l’impact de la phytopharmacie conventionnelle.
  • Réguler des populations de bioagresseurs.
  • Renforcer la vigueur des plantes.
  • Gérer les risques de résistance des bioagresseurs et préserver l’efficacité des substances actives.
Les bénéfices des biosolutions

Avec les biosolutions, la santé des cultures se perçoit de façon globale et holistique. Tout d’abord, avec la biostimulation, la plante exprime au mieux son potentiel. Alors, elle valorise les ressources de son environnement y compris lors de stress hydrique ou de conditions pédologiques limitantes. Dans ce dernier cas, les biostimulants peuvent compenser les hétérogénéités de sol dans les parcelles. Ensuite, des produits renforcent les défenses naturelles des plantes. Ils la préparent à réagir comme le font les vaccins.

Complémentaires, les produits de biocontrôle s’emploient dans la plupart des cas de façon préventive contre les bioagresseurs. Désormais, ces produits s’insèrent dans les itinéraires techniques comme des solutions à part entière. Par exemple, face à une sporulation, ils agissent comme un fongicide en empêchant la germination et la progression du mycélium. Ils jouent même un rôle de bouclier dans les programmes fongicides ou insecticides. Ainsi, ils évitent le contournement des autres produits par les bioagresseurs.

Enfin, ces produits élargissent la gamme des outils à la disposition des producteurs pour lutter contre les bioagresseurs. Cette évolution devient indispensable alors que le nombre de substances de synthèse diminue et que les résistances des bioagresseurs augmentent.

Les grandes familles de biosolutions

Pour protéger ou renforcer la santé des plantes, les biosolutions s’appliquent seules, en association entre elles ou avec un produit phytopharmaceutique. Leur positionnement au bon moment est la clef de leur efficacité. Dans la majorité des cas, il dépend de la situation agronomique de la parcelle et de la météo. Afin d’intervenir avec plus de précision, les outils d’aide à la décision suivent l’évolution des bioagresseurs. Ils contribuent donc à l’efficacité des applications. Quant aux cartes de biomasse obtenues par imagerie satellite, elles servent aussi à bien les utiliser, notamment les biostimulants. En effet, elles renseignent sur la santé de la culture et les hétérogénéités dans une parcelle pour moduler les apports.

Les solution de biocontrôle

Les solutions de biocontrôle comprennent les produits et agents biologiques qui agissent sur les bioagresseurs. À l’exception des macro-organismes, le règlement (CE) 1107/2009 encadre l’évaluation des produits de biocontrôle. Cependant, depuis le 1er septembre 2022, les procédures d’évaluation tiennent compte de la spécificité des propriétés des micro-organismes tout en s’assurant de l’innocuité des produits. Donc, outre le mode d’action, elles intègrent la biologie et l’écologie des différentes espèces et souches de micro-organismes.

Par ailleurs, la France est le seul pays européen qui attribue une définition à ces produits (Loi d’avenir agricole du 13 octobre 2014). Celle-ci figure dans le code rural (article L253-6). Ainsi, les produits de biocontrôle se classent en quatre catégories : micro-organismes, macro-organismes, médiateurs chimiques et substances naturelles.

Cette distinction française a pour but d’accélérer l’évaluation des dossiers par l’Anses pour les proposer plus rapidement aux agriculteurs. Dans ce cas, les délais d’instruction sont réduits et la taxe fiscale d’évaluation minorée. Dès leur autorisation, les produits intègrent la liste des produits de biocontrôle de la DGAL (Direction générale de l’alimentation) et la base de l’Anses, e-phy.fr.

Les solutions de biocontrôle comprennent les produits et agents biologiques qui agissent sur les bioagresseurs. À l’exception des macro-organismes, le règlement (CE) 1107/2009 encadre l’évaluation des produits de biocontrôle. Cependant, depuis le 1er septembre 2022, les procédures d’évaluation tiennent compte de la spécificité des propriétés des micro-organismes tout en s’assurant de l’innocuité des produits. Donc, outre le mode d’action, elles intègrent la biologie et l’écologie des différentes espèces et souches de micro-organismes.

Par ailleurs, la France est le seul pays européen qui attribue une définition à ces produits (Loi d’avenir agricole du 13 octobre 2014). Celle-ci figure dans le code rural (article L253-6). Ainsi, les produits de biocontrôle se classent en quatre catégories : micro-organismes, macro-organismes, médiateurs chimiques et substances naturelles.

Cette distinction française a pour but d’accélérer l’évaluation des dossiers par l’Anses pour les proposer plus rapidement aux agriculteurs. Dans ce cas, les délais d’instruction sont réduits et la taxe fiscale d’évaluation minorée. Dès leur autorisation, les produits intègrent la liste des produits de biocontrôle de la DGAL (Direction générale de l’alimentation) et la base de l’Anses, e-phy.fr.

Les quatre catégories de produits de biocontrôle :

Les micro organismes

Les micro-organismes correspondent aux entités microbiologiques cellulaires ou non cellulaires y compris les champignons unicellulaires, les bactéries ou les virus.

Alors, ils possèdent une action pathogène ou antagoniste des bioagresseurs.

Les médiateurs chimiques

Les plantes, les animaux et d’autres organismes émettent des substances à des fins de communication intra-espèces (phéromones) ou inter-espèces (kairomones).

Par exemple, les bioagresseurs reconnaissent les kairomones, un cocktail d’odeurs provenant des plantes. Ainsi, ces composés les attirent ou les repoussent. Quant aux phéromones émises par les femelles, elles attirent les mâles. Néanmoins, en saturant l’air avec ces composés volatils, les mâles les repèrent difficilement. Pour ces raisons, les agriculteurs utilisent les médiateurs chimiques pour perturber spécifiquement le développement des populations d’insectes ravageurs.

Exemples : phéromones, allomones, kairomones, composés organiques volatils végétaux, appâts/répulsifs.

Les substances naturelles

Elles peuvent être d’origine minérale, végétale ou animale. Exemple, l’huile d’orange douce s’applique en préventif sur des pressions de champignons faibles à moyennes. Aussi, cette substance bloque la sporulation du mildiou ou empêche la progression du mycélium de l’oïdium.

De plus, le soufre et les phosphonates appartiennent à cette catégorie de produits de biocontrôle.

Les macro-organismes

Des insectes ou araignées (coccinelles, chrysopes, syrphes… ) chassent ceux qui ravagent les cultures pour se nourrir. D’autres les parasitent en pondant dans les œufs. Illustration de l’utilisation de ces parasitoïdes : le lâcher par drone dans les maïs de trichogrammes élevés en laboratoire. Ensuite, ces acariens pondent dans les œufs de pyrales dont la larve perfore les tiges et les épis.

Toujours en expérimentation, une autre solution consiste à lâcher des insectes stériles pour empêcher la reproduction.

Néanmoins, ces méthodes de lutte biologique requièrent des études préalables pour évaluer l’efficacité mais aussi l’impact sur les écosystèmes.

De surcroît, depuis 2012, les macro-organismes non indigènes et utiles aux végétaux font l’objet d’une autorisation de la part de l’Anses.

Les préparations naturelles peu préoccupantes

Également d’origine minérale, végétale ou animale, les préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP) bénéficient d’une réglementation spécifique. Elle correspond à leur profil de risque moins élevé. Par exemple, les décoctions de plantes comme le purin d’orties, de prêles, de tilleul…

Certaines PNNP forment même une barrière physique autour des feuilles pour empêcher les attaques d’insectes (argile).

Les produits utilisables en agriculture biologique

Classés biocontrôle ou non, les produits utilisables en agriculture biologique (UAB) se composent de substances actives approuvées au titre du règlement (CE) 1107/2009. Elles apparaissent à l’annexe I du règlement européen n° 2021/1165.

Pour en savoir plus, le site e-Phy de l’Anses recense les usages UAB, soit plus de 2 000. Ainsi, ils correspondent à 170 produits dont 60 % figurent aussi sur la liste française des produits de biocontrôle.

À noter, les préparations à base de cuivre sont utilisables en agriculture biologique mais le classement éco-toxicologique de la substance active écarte les produits qui en contiennent de la liste des produits de biocontrôle.

Les biostimulants

Le règlement (UE) 2019/1009 définit les biostimulants. Ces produits stimulent les processus de nutrition des végétaux dans le seul but d’améliorer l’efficacité d’utilisation des éléments nutritifs, la tolérance au stress abiotique (manque d’eau, gel…), les caractéristiques qualitatives des végétaux ou la disponibilité des éléments nutritifs contenus dans le sol ou la rhizosphère.

Concrètement, selon le règlement européen, les biostimulants se découpent en deux catégories :

  • Les biostimulants microbiens : inoculant rhizobien ou mycorhizien.
  • Et les biostimulants non-microbiens : extraits d’algues, acides aminés, acides humiques…

En France, les biostimulants dépendent du cadre réglementaire des MFSC (Matières fertilisantes et supports de culture). Dans ce cas, plusieurs dénominations les caractérisent :  préparations microbiennes, substances humiques, stimulateurs de croissance et développement…

Enfin, ces produits s’emploient seuls ou en association avec d’autres produits dont les produits phytopharmaceutiques.

Les adjuvants biosourcés

Il s’agit par exemple d’adjuvants à base d’huiles végétales, de lécithine, de terpènes de pin… On les mélange avec les produits phytopharmaceutiques. Dès lors, les adjuvants améliorent leur efficacité, adhérence et pénétration dans les plantes. Ainsi, ils permettent de réduire les doses. En plus, des adjuvants limitent la dérive lors de la pulvérisation.