PLOAA, Phyteis présente sa vision de l’agriculture à horizon 2040
Le projet de Pacte et de la Loi d’orientation et d’avenir agricoles entame ce printemps sa phase de concertation avec l’ensemble des parties prenantes. Pour Phyteis, l’adaptation des modèles agricoles repose sur des enjeux d’innovation, de recherche et d’accompagnement des agriculteurs.
Dans le cadre de la phase de concertation sur le Pacte et la Loi et d’orientation et d’avenir agricoles (PLOAA) lancée par le Gouvernement le 20 janvier, Phyteis fait partie du groupe de travail : « Transition et adaptation face au changement climatique ».
À horizon 2040, l’agriculture doit non seulement accroître sa résilience, mais elle doit aussi répondre à la triple exigence environnementale, sociétale et productive. Des modèles vertueux reconnus par les pouvoirs publics et plébiscités par les consommateurs tels que la certification environnementale, le Label bas carbone, les circuits courts ou encore l’agriculture biologique sont d’ores et déjà alignés avec cette feuille de route.
Besoin d’innovations, d’accompagnement et de formation
Néanmoins, pour accélérer la transformation des modèles de production, assurer la viabilité économique des exploitations agricoles, il faut davantage d’accompagnement et d’innovations. « Au-delà de la recherche, des dispositifs assurant le déploiement des innovations sur le terrain, au plus près des filières, des territoires et des exploitations agricoles sont à prévoir, partage Emmanuelle Pabolleta, directrice générale de Phyteis. Il est nécessaire d’envisager, comme dans le plan de relance, des fonds dédiés permettant aux agriculteurs d’accéder aux nouveaux outils de protection des cultures. » L’utilisation de nouvelles machines ou l’application de solutions naturelles étant plus complexes que la chimie conventionnelle, une formation appropriée se révèle nécessaire.
La transition agroécologique a besoin de soutien politique plus fort
Des freins restent à lever : manque de visibilité réglementaire, temps nécessaire à la recherche, manque d’harmonisation des législations et politiques à l’échelle européenne…
Par exemple, les nouvelles techniques d’édition génomiques pour la protection des plantes ne jouissent pas d’une législation claire. Grâce à ces méthodes, les objectifs de réduction de l’usage des intrants et d’adaptation au changement climatique seraient atteints plus rapidement.
Enfin, la recherche et le développement de solutions alternatives demandent du temps. Phyteis rappelle le prérequis pour sécuriser la production agricole et martelé par les agriculteurs lors de la manifestation du 8 février organisée à Paris : « Pas d’interdictions de pesticides sans solutions alternatives efficaces. »
La stratégie pour protéger les cultures et transformer les modèles agricoles à horizon 2040
En termes de protection des cultures, la transition de l’agriculture s’appuie sur le déploiement de l’approche combinatoire et de ses quatre piliers qui contribuent à réduire l’emprise de l’agriculture sur son milieu tout en sécurisant la qualité et le volume des productions. La mise en œuvre de cette approche se matérialise via :
- l’utilisation raisonnée de produits phytopharmaceutiques avec une amélioration continue du profil toxicologique des molécules,
- l’augmentation et la diversification du recours au numérique pour la prédiction, la modélisation et la précision des interventions,
- l’emploi de produits de bioprotection et de biocontrôle,
- la mobilisation de techniques d’édition génétique.