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Les producteurs de maïs demandent le maintien des solutions de protection des cultures et misent sur l’innovation génétique

Grâce à l’innovation génétique, le maïs doit répondre aux défis du changement climatique et de la souveraineté alimentaire. Les producteurs de maïs réunis en congrès les 9 et 10 novembre à Tours demandent en parallèle de disposer d’insecticides en attendant les solutions alternatives efficaces.

La grande capacité d’adaptation du maïs, sa performance pour capter du carbone, placent le maïs comme une solution clé pour répondre au défi du changement climatique et à celui de la souveraineté alimentaire. Pour remplir cette mission sociétale, Jean-Marc Schwartz, secrétaire général adjoint à l’AGPM, mise sur l’innovation. En raison de la raréfaction des solutions phytosanitaires avec des molécules menacées d’interdiction, la génétique constitue le levier principal. « Les grands pays exportateurs ont accès à une génétique et des molécules qui nous sont interdites », a-t-il souligné lors de l’Assemblée générale de l’AGPM, le 9 novembre à Tours. Il reconnait toutefois qu’« un premier pas a été franchi en avril dernier quand la Commission européenne a reconnu une nécessaire évolution du cadre réglementaire ». Allusion faite aux nouvelles techniques génomiques (NTG).

Ne pas avoir d’impasse phytosanitaire

En parallèle, il rappelle l’indispensable maintien des solutions de protection des cultures existantes tant que des alternatives ne seront pas disponibles. Prenant pour exemple, l’épée de Damoclès qui pèse sur la ré-homologation de la cyperméthrine contre le taupin, premier ravageur du maïs français. Son abandon représenterait 168 millions d’euros de pertes annuelles pour les maïsiculteurs. « Le ministère a rejoint notre analyse », salue-t-il. Autre dossier en suspens : celui sur l’extension de dérogation d’un autre insecticide, le cyantraniliprole. Cette solution est la seule pour contrôler la mouche du semis. « Nous avons obtenu une dérogation en 2021 pour les agriculteurs de l’Ouest, nous espérons son extension en 2022, puis une autorisation pérenne. »

La présidence française de l’UE est très attendue sur la question de la ré-homologation des insecticides, sur l’aboutissement d’une règlementation rendant accessible les nouvelles techniques de sélection et sur la fin des distorsions de concurrences intra-européennes.

Daniel Peyraube, président de l’AGPM, entouré par Franck Laborde, secrétaire général et Jean-Marc Jean-Marc Schwartz, secrétaire général adjoint (à droite).

Dans le cadre du plan Ambitions maïs 2025, la filière mène sa transition agroécologique. Elle adopte les solutions alternatives combinatoires dont le biocontrôle, développe le désherbage mécanique, l’agriculture de précision.

Des attaques de ravageurs favorisées par le froid

Le taupin reste le premier ravageur du maïs français. La géomyze a été présente dans l’ouest avec des impacts ponctuellement importants. A noter également une hausse des captures de chrysomèles avec quelques dégâts observés.

La pression liée aux insectes foreurs, pyrale et sésamie, toujours relevée dans les zones habituellement touchées, est restée à un niveau modéré, sans commune mesure avec la campagne précédente.

La section maïs et Sorgho de l’UFS, Arvalis et le GEVES ont lancé Varmaïs, le site de référence de l’évaluation variétale en maïs à destination de tous les acteurs de la filière maïs.