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Les biosolutions, un levier supplémentaire pour décarboner l’agriculture ?

UPL lance cet automne en France le premier pilote de son programme Gigaton Carbon Goal. L’entreprise élabore avec la distribution agricole des itinéraires techniques où les biosolutions jouent un rôle dans l’agriculture bas carbone.

La feuille de route d’UPL pour accompagner les agriculteurs français dans la décarbonation de leur activité se précise. Un an après l’annonce du Gigaton Carbon Goal en Europe, l’entreprise choisit quatre pays pilotes qui élaborent leur méthode officielle de calcul de réduction des émissions de GES. La France, pionnière avec son Label bas carbone en grandes cultures, endosse le rôle de chef de file de ce programme. Présentation du dispositif désormais sur les rails par Carole Rocca, directrice du projet carbone et digital pour l’Europe.

 

Comment peut s’intégrer une entreprise de protection des cultures dans un objectif de réduction de l’empreinte carbone de l’agriculture ?

Carole Rocca : Nous restons sur notre cœur de métier, c’est-à-dire celui de fournisseurs de biosolutions. Nous pensons que pour accélérer la transition agroécologique et l’adoption de ces produits par les agriculteurs, ils doivent apporter un service. Celui-ci dépasse l’efficacité contre un bioagresseur ou la stimulation de la croissance d’une plante par exemple. Ainsi, ce bénéfice additionnel peut être environnemental en lien avec les enjeux eau, biodiversité ou climat, voire sociétal. Aussi, nous avons évalué l’effet d’un de nos biostimulants sur la réduction des GES. D’autres bioproduits possédant une dimension carbone étoffent le portfolio à moyen terme. Avec cette gamme, nous proposons des leviers supplémentaires pour améliorer le bilan carbone des cultures.

Même si nous avons déjà des références, cet impact positif des biosolutions doit être mesurable dans les différentes méthodes de pilotage de la décarbonation des activités agricoles. 

 

Carole Rocca, directrice projet carbone et digital pour l’Europe : « Les programmes en vue de l’attribution du Label bas carbone sont complexes à mettre en œuvre. En lien avec les distributeurs et les conseillers, nous souhaitons contribuer à l’effort de lancement des projets carbone. Nous nous positionnons à chaque étape, de l’audit à la vente des crédits carbone. »

La France devient pays pilote bas carbone pour les grandes cultures, comment vous organisez-vous ?

Nous sommes dans une dynamique de collaboration avec la distribution agricole. Un premier groupe de six agriculteurs souhaitant obtenir le Label bas carbone est pré-déclaré cet automne. Ces agriculteurs cumulent 1200 ha. À partir du diagnostic effectué via la méthode du Label bas carbone, nous définissons avec eux les leviers agronomiques du plan de décarbonation. Dans ce cadre, nous réfléchissons sur la façon d’insérer nos biosolutions. Aussi, nos équipes sont formées sur cet enjeu. En complément, nous nous entourons d’experts pour effectuer un accompagnement personnalisé en complément de l’audit.

Conséquence, nous visons 15 groupes pilotes d’agriculteurs encadrés par trois à quatre distributeurs ou animateurs de groupe d’ici à quatre ans. Cela représente ha 30 000 ha couverts par notre programme. Bien évidemment, il ne s’agit pas de mener une expérimentation mais d’accompagner pendant 5 ans la transition agricole. Nous nous concentrons sur nos disciplines.

Concrètement, à quel niveau se jouent les réductions de GES ?

Nous recherchons des effets mesurables en lien avec les critères pris en compte dans la méthode bas carbone. Par exemple, on va viser la réduction des GES. Elle est permise via l’utilisation de certaines de nos spécialités. Probablement à terme, elle concerne la capacité de jouer sur le stockage de la matière organique dans le sol par des effets de biostimulation sur la plante. En effet, ce sont ces bénéfices qui vont être évalués dans les pilotes. Cette mesure s’effectue via des expérimentations mises en place chez les agriculteurs avec la distribution agricole.

D’autres pays européens sont-ils engagés dans le programme décarbonation d’UPL ?

Notre volonté est de créer un observatoire à l’échelle européenne par pays et filières. Toutefois pour être éligible, un pays doit avoir élaboré une méthode officielle bas carbone. Par exemple, elle se rapproche de celle validée en France par les filières. En effet, l’Espagne qui rédige actuellement de tels protocoles intègre la filière arboriculture. Des pilotes vont être mis en place en Grèce pour suivre la vigne et les grandes cultures. Le Nord de l’Europe emboîte le pas. Lancé en 2021, le programme Gigaton Carbon Goal possède déjà des pilotes au Brésil, en Argentine, en Inde et en Afrique du Sud.

L’impact positif des biosolutions doit être mesurable dans les méthodes de pilotage de la décarbonation des activités agricoles tel le label bas carbone en grandes cultures.

 

 

Quel est l’objectif du Gigaton carbon Goal ?

Le Gigaton carbon Goal se fixe comme objectif en 2040 de réduire les émissions de GES à la hauteur de 1 gigatonne de CO2. Pour y parvenir, plus 100 millions d’hectares de terres agricoles seront nécessaires.