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Le cuivre, comment optimiser son emploi pour pérenniser son usage ?

Le cuivre appartient à la famille des solutions de bioprotection. Ses propriétés fongicides, notamment contre le mildiou, et bactéricides, le positionnent comme une molécule clé dans les itinéraires de protection. Son application avec les Outils d’aide à la décision et la pulvérisation de précision aident à réduire les doses afin de rester en dessous des seuils réglementaires.

L’application du cuivre, élément chimique d’origine naturelle, pilier de la protection fongicide, notamment contre le mildiou en Bio, doit être optimisée. La Commission européenne a renouvelé en 2018 son autorisation pour sept ans avec notamment une limitation de son dosage à 4 kg/ha et par an. Son utilisation optimisée et la recherche de solutions alternatives combinées permettent de préserver son usage. Car le cuivre est parfois la seule réponse pour certaines cultures, notamment en maraichage. De plus, il n’existe pas de cas de résistance des champignons avec le cuivre, que ce soit pour toutes les espèces de mildiou (vigne, pomme de terre, tomate, …), la tavelure du pommier, contre lesquelles il est en particulier homologué.

Grâce à l’agronomie digitale, le positionnement de cuivre est optimisé

Parmi les solutions préconisées pour réduire les doses et rester le plus bas possible en dessous du seuil réglementaire : la pulvérisation de précision et le positionnement avec des outils d’aide à la décision. Le cuivre agit de façon préventive. L’objectif est de l’appliquer pour éviter l’installation des foyers de maladie. « Les outils de prédiction du risque maladie ou d’aide à la décision (OAD), mobilisés en agronomie digitale, évaluent avec précision le déclenchement des contaminations en lien avec la climatologie », explique Ronan Vigouroux, responsable agriculture durable et environnement. Tout au long du cycle de la culture, ils aident à repérer la bonne fenêtre d’intervention. Produit de contact, la formulation du cuivre joue aussi sur son adhésivité et sa persistance d’action.

Pulvérisation de qualité, modulation de la dose de cuivre selon l’indice de surface foliaire

La pulvérisation de qualité, grâce à un matériel de précision, limite les pertes dans l’environnement. En grandes cultures, elle passe par l’emploi de buses adaptées, anti-dérives. En vigne, le label Performance Pulvé, issu des travaux de l’IFV et d’Inrae, est un indicateur pour choisir les pulvérisateurs en fonction de leur performance environnementale. Par ailleurs, les entreprises de protection des cultures étudient le lien entre le développement du feuillage à l’hectare et l’ajustement de la dose de produit. « Cette corrélation pourrait être prise en compte d’ici deux à trois ans pour adapter les doses dans le cadre de l’évaluation des produits phytopharmaceutiques en vue de leur homologation, complète Ronan Vigouroux. Une telle approche, combinée à la pulvérisation de précision, participe à une utilisation durable des produits. C’est une réponse pragmatique aux objectifs assignés dans le cadre du plan Ecophyto. »

 

  • Un centre de ressources sur les alternatives au cuivre en viticulture

Annoncé le 28 février, lors du Salon de l’agriculture sur le stand de l’Acta, le portail Ecophyto Pic recense les solutions alternatives au cuivre issues de l’analyse de 400 expérimentations menées en France ces 20 dernières années. Ces travaux ont été conduits par les équipes de la cellule RIT (IFV et Chambre d’agriculture 33). Une première cartographie avait été présentée lors du salon Tech&Bio en septembre 2021. Ces solutions concernent les substances végétales, les huiles essentielles, les stimulateurs des défenses naturelles, les variétés résistantes, les méthodes physiques, et les OAD.

Chacune de ces catégories présente des fiches ressources descriptives avec une synthèse des résultats d’efficacité. Une appréciation sur la plus-value pour les viticulteurs est systématiquement apportée. Un smiley est barré d’un large sourire lorsque le niveau d’efficacité d’une solution atteint 50 %.

Le cuivre, ce n’est pas uniquement contre le mildiou !

Bien souvent associé à la lutte contre le mildiou de la vigne, de la pomme de terre, de cultures légumières, le cuivre est aussi autorisé en arboriculture contre la tavelure du pommier et du poirier, contre diverses maladies des agrumes et des bactérioses. La carie des céréales à paille peut aussi être contrôlée avec le sulfate de cuivre.

Les formes de cuivre autorisées en agriculture : l’hydroxyde de cuivre, l’oxychlorure de cuivre, l’oxyde cuivreux, le sulfate de cuivre (bouillie bordelaise), le sulfate tribasique.