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Maladies et ravageurs de la vigne

Mildiou de la vigne

La protection de la vigne contre le mildiou associe les mesures prophylactiques aux programmes de traitements réalisés avec des fongicides conventionnels et de biocontrôle.

Le mildiou de la vigne menace le rendement

Le mildiou est la maladie la plus redoutée par les viticulteurs, notamment dans les régions humides. Les années à forte pluviométrie, le rendement peut être réduit pratiquement à néant si la vigne n’est pas protégée avec une cadence de traitements maintenue.

Le mildiou apprécie l’eau !

Le mildiou de la vigne est un champignon qui adore l’eau et les températures douces. Il se propage d’abord par les feuilles de vignes tombées au sol à l’automne et contenant des oospores, ou œufs d’hiver.

L’optimum thermique du mildiou est autour de 25°C. Il se développe entre 11 et 30°C.

Contaminations primaires du mildiou, prudence dès 11°C 

Au printemps, la maturation des œufs de mildiou s’active lorsque l’humidité du sol est forte et que les températures sont douces. De premières contaminations isolées peuvent apparaitre. Premier indicateur d’une possible épidémie, l’apparition d’une tache translucide sur les feuilles de vigne. Un duvet blanc se forme ensuite sous la face inférieure de ces taches.

L’eau libre au sol et une température supérieure à 11°C favorisent la germination des œufs de mildiou. Plus les températures sont élevées, plus la germination est rapide.

Les pluies provoquent des éclaboussures du sol emportant les oospores sur les organes de la vigne humectés.

Contaminations secondaires du mildiou, activées par les pluies

Le mildiou de la vigne préfère les organes riches en eau et en sucre comme les jeunes feuilles et les inflorescences. Une végétation dense facilite son développement en entretenant un milieu plus humide, qu’il affectionne. Un effet tache d’huile matérialise sa présence. Ses fructifications, appelées arbres à conidies forment ensuite une poussière blanche sous la feuille. Elles émettent des spores qui se propagent par le vent et les pluies. Avec une température de 12 °C, les symptômes seront visibles au bout de 14 jours. À une température de 16 °C, le délai se raccourcit à 8 jours. Pour que le champignon pénètre, l’organe de la vigne doit être humecté au moins pendant deux heures.

Les baies de raisin sont sensibles au mildiou jusqu’à la véraison (rot gris puis rot brun).

Symptômes du mildiou 

Sur feuille le mildiou forme une tache d’huile à la face supérieure. Un duvet blanc se forme ensuite sous la face inférieure de ces taches. Au moment de la floraison, le mildiou peut très vite se déployer dans le vignoble puis recouvrir les jeunes baies d’un feutrage blanchâtre.

À savoir sur les symptômes du mildiou de la vigne

Sur les feuilles âgées, le symptôme « mildiou mosaïque” ou en “points de tapisserie » peut apparaitre. Des taches brunes entourent les nervures.

Fleur de vigne

Pendant la floraison de la vigne, les conditions climatiques sont favorables au développement du mildiou : humidité le matin et températures douces dans la journée.

Mildiou de la vigne, les mesures de prévention

La première action consiste à bloquer l’apparition du foyer primaire et la progression du mildiou au sein de la parcelle par des interventions au début du printemps et pendant la croissance de la vigne.

Les mesures prophylactiques pour bloquer tôt le mildiou 

  • Plus le ressuyage du sol est lent, plus la parcelle est sensible. Pour baisser la pression maladie, une solution complémentaire est d’empêcher la formation de mouillères en éliminant les excès d’eau. L’enherbement de l’inter-rang évite de tasser les sols avec les engins et de créer ainsi une zone imperméable.
  • Tous les rejets de vigne, favorables à l’installation des foyers primaires de mildiou et au démarrage précoce de l’épidémie, sont à enlever.
  • Les pampres sont plus particulièrement sensibles aux contaminations primaires en raison de leur proximité avec le sol.
  • Les relevages effectués tôt limitent le nombre de rameaux qui tombent vers le sol et facilitent les interventions phytosanitaires. Ces organes sont sources potentielles de contamination par le mildiou.
  • Les écimages suppriment une partie des symptômes.

Mildiou de la vigne, la protection fongicide

Un positionnement au bon moment, en fonction du risque mildiou est la clé d’une protection optimisée de la vigne. L’objectif est de sécuriser la formation de la fleur, jusqu’à la fermeture de la grappe. La stratégie de protection doit aussi viser une optimisation des applications de fongicides conventionnels avec à la clé une baisse de l’Indice de fréquence de traitement (IFT), sans compromettre le rendement et la qualité des grains.

Le déclenchement de la protection de la vigne s’effectue grâce aux alertes des Bulletins de santé du végétal, de celles des techniciens en lien avec la consultation des stations météo, des outils numériques de prédiction, de l’historique sanitaire de la parcelle et des observations.

Tout l’enjeu en cas de forte explosion de la maladie liée à une succession de pluie est de garder les cadences de traitements.
La note technique commune mildiou résistance, rédigée chaque année par l’Institut français de la vigne et du vin (IFV), l’Inrae, l’Anses, les Chambres d’agriculture, le Comité interprofessionnel du vin de Champagne (CIVC), la DGAL, précise les recommandations d’emploi des fongicides anti-mildiou pour la construction des programmes afin d’optimiser l’efficacité et de prévenir le risque de résistance.

Les catégories de fongicides

  • Les produits fongicides de contact : Ils agissent préventivement en bloquant la germination du mildiou par contact. Ils sont lessivables. Le cuivre entre dans cette catégorie.
  • Les produits fongicides pénétrants : Ils pénètrent dans les organes à protéger qui sont présents au moment de l’application mais pas les pousses formées après le traitement.
  • Les produits fongicides systémiques : Ils pénètrent dans l’organe et diffusent par la sève. Les organes formés après le traitement sont protégés.
  • Les produits fongicides de biocontrôle : ces solutions naturelles inhibent le développement du mycélium du mildiou et/ou activent les défenses naturelles de la vigne lors d’une contamination. Ils s’emploient le plus souvent en début de programme ou après fleur suivant le type de biocontrôle, en complément de produits conventionnels à dose adaptée pour réduire les IFT.

Les clés d’une protection de qualité contre le mildiou 

Le mode de conduite de la vigne joue sur l’efficacité des traitements. En vignes étroites, avec une forte densité de plantation, les vignes génèrent une surface foliaire par m² de sol bien plus élevée qu’en vignes larges. Les dépôts de produit par cm² de feuillage sont moins importants, la marge de sécurité des fongicides est plus réduite. D’où l’importance de la prophylaxie avec une bonne gestion de la surface foliaire. Les vignes avec une plus faible expression végétative captent davantage de produit. Les travaux en vert peuvent améliorer la qualité de la protection.

La qualité de la pulvérisation peut être améliorée avec l’emploi d’adjuvants. Le respect des doses recommandées au bon moment, le volume de la bouillie, le choix et le réglage du pulvérisateur participent aussi à la réussite du traitement.

 

Pour en savoir plus sur les bonnes pratiques de traitement, cliquez ici

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