« La mise sur le marché des innovations en bioprotection doit
s’accélérer », Philippe Michel, Phyteis
Moins de produits phytopharmaceutiques de synthèse et plus de solutions d’origine naturelle ! L’objectif des autorités européennes est posé. Pour y répondre dans les temps, les conditions du déploiement des produits de bioprotection doivent être favorisées. Cet enjeu touche à la fois la recherche et la réglementation.
La souveraineté alimentaire de l’Europe et de la France repose sur la capacité des agriculteurs à produire tout en intensifiant les efforts pour préserver la biodiversité, améliorer la qualité des sols et lutter contre le réchauffement climatique. « Cette capacité à produire nous impose collectivement de ne pas laisser les agriculteurs sans solution, explique Philippe Michel, directeur affaires réglementaires et juridiques chez Phyteis. Les agriculteurs ont besoin de solutions diversifiées, efficaces et économiquement viables pour leurs exploitations. »
Recherche en protection des cultures : ouvrir le champ des possibles
Pour répondre à cet enjeu, les produits de bioprotection sont une des solutions de la « boite à outils » proposée par les entreprises de protection des cultures. Lesquelles se sont engagées à investir 4 Mds d’euros dans la recherche d’innovations d’ici à 2030. Ces travaux portent sur la découverte de nouveaux modes d’action inspirés de la nature, de nouvelles méthodes de protection et sur une meilleure compréhension des interactions entre les bioagresseurs et les plantes.
Évaluation des produits de bioprotection à accélérer
Un accès encadré mais rapide pour les agriculteurs à des innovations sûres et efficaces doit être la priorité. Compte tenu des longs délais pour aboutir à la mise en marché d’une nouvelle solution, environ 12 ans, les points et conditions à travailler sont d’ores et déjà à identifier en priorité.
Par exemple, l’évaluation des produits de bioprotection doit aller plus loin dans l’adaptation des procédures. S’ils doivent rester dans le cadre du règlement (CE) 1107/2009, les exigences réglementaires de certains d’entre eux devraient tenir compte de leurs caractéristiques spécifiques. Un premier pas a été fait avec la publication de nouvelles règles d’évaluation pour les micro-organismes en lien avec la progression des connaissances scientifiques sur leur biologie et grâce à la volonté politique. En application depuis novembre 2022, cette mesure va accélérer la mise sur le marché des produits de bioprotection.
« Pour les entreprises, ces modifications apportent plus de prédictibilité et de clarté dans les règles d’évaluation et d’autorisation, partage Philippe Michel. Pour toutes les innovations, se pose également la question de l’expertise disponible pour l’évaluation de ces nouveaux moyens de protection des cultures, tant au niveau européen que des États membres. »