IBMA France : le biocontrôle crée un système de valeurs
Le biocontrôle créateur de valeurs ? Assurément. Les 8es rencontres annuelles du biocontrôle d’IBMA France confirment le rôle clé de ces solutions de protection des cultures pour accéder aux filières de qualité, renforcer l’image positive de l’agriculture et dynamiser l’innovation.
« Plus on rémunère une transition, plus elle se fait vite ! » Tel est l’un des messages essentiels partagés par Céline Barthet, présidente d’IBMA France, lors des rencontres annuelles du biocontrôle qui se sont tenues le 18 janvier en format digital. « Le biocontrôle a toute sa place dans de nombreux cahiers des charges », a-t-elle souligné.
Le biocontrôle apporte déjà une rémunération supplémentaire pour 1 agriculteur sur 5
L’enquête exclusive IBMA France réalisée à l’automne 2021 auprès de 350 agriculteurs montre qu’un agriculteur sur cinq estime que « l’emploi du biocontrôle lui a permis une meilleure valorisation économique de sa production ». 30 % indiquent avoir eu un accès à certains marchés avec ces solutions. Plus de deux agriculteurs sur trois ont recours au biocontrôle contre deux sur cinq en 2018.
Et pour aller plus loin dans la reconnaissance économique de la baisse des produits phytosanitaires conventionnels avec ces solutions, Philippe Noyau, agriculteur et président de la Chambre d’agriculture Centre-Val de Loire, souligne le nécessaire renforcement de la communication. Pour Céline Barthet, le biocontrôle reste une notion complexe pour le consommateur. Elle constate « qu’à travers les labels qui le recommandent, il apporte de la valeur économique ».
Le biocontrôle améliore l’acceptabilité sociétale, dynamise l’innovation
La communication sur l’emploi du biocontrôle doit s’amplifier sur le terrain, notamment celle à destination des riverains. « Quand on explique ce que l’on fait, en toute transparence, l’acceptabilité est au rendez-vous et le biocontrôle est contributeur de cette image positive des pratiques agricoles », partage Céline Barthet. Pour renforcer la visibilité, IBMA France a d’ailleurs dévoilé en décembre une nouvelle signature du biocontrôle passant par une identité visuelle, un manifeste et une animation graphique (Motion Design).
Quant à l’innovation, elle ne concerne pas uniquement les produits de biocontrôle. Elle se retrouve dans la combinaison de solutions existantes (biocontrôle et génétique, numérique, robotique, agroéquipements…), dans l’emploi de nouvelles technologies d’application comme les drones (pour les macro-organismes et les médiateurs chimiques). La dynamique de recherche est au rendez-vous mais pour que le marché puisse disposer plus rapidement de nouvelles solutions, la réponse se trouve du côté de la réglementation européenne.
*Enquête menée à l’automne 2021 par la Junior entreprise AgroParisTech Service Etudes auprès de 350 agriculteurs, bio et conventionnels, issus de toutes filières.
Céline Barthet, présidente d’IBMA France
« Nous fondons beaucoup d’espoir dans la présidence française du Conseil de l’Union européenne pour accélérer à terme l’accès à l’innovation, aux nouveaux produits. Le domaine de compétence pour évaluer les substances actives, c’est l’Europe. Alors quand une start-up française ou tout autre société, demande à un État membre rapporteur un créneau pour déposer un dossier d’homologation et qu’on lui donne rendez-vous dans trois ans, c’est un frein majeur à l’entrée sur le marché des innovations. Définissons le biocontrôle au niveau européen et prenons sans attendre de premières mesures tenant compte des spécificités du biocontrôle à l’instar de l’approbation des substances actives de biocontrôle dont les délais d’obtention actuels sont insupportables. La mise en place d’un examen prioritaire et accéléré serait déjà une grande avancée, comme la France a su le faire pour les demandes d’AMM de produits phytopharmaceutiques de biocontrôle. »