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Phyteis

Étude sur la perception de l’agronomie digitale : la transition est en cours !

Une étude qualitative sur la perception de l’agronomie digitale confirme que le numérique aide à optimiser les intrants tout en faisant gagner du temps. Des freins comme la formation et la complexité du numérique restent à surmonter.  

L’étude qualitative sur l’agronomie digitale de Phyteis repose sur les entretiens approfondis de 34 professionnels : 10 distributeurs, 6 ETA, 6 conseillers indépendants et 12 agriculteurs.

Premier constat : agriculteurs comme prescripteurs reconnaissent l’importance stratégique des outils d’aide à la décision (OAD). Ces solutions facilitent l’analyse pour anticiper et organiser les interventions. Utiles et rassurants, les OAD offrent ainsi un véritable soutien, sans pour autant se substituer au jugement de l’agriculteur. Lui seul reste maître de ses choix.

Les personnes interrogées distinguent les technologies selon leurs objectifs et bénéfices : traçabilité, applications de précision, décisions techniques… Dès lors, les utilisations peuvent être réglementaires, économiques, organisationnelles et/ou techniques.

Motivation économique et efficacité des OAD

Pour les agriculteurs, la principale motivation à adopter le numérique concerne la réduction des charges d’intrants. Cependant, si les conseillers partagent cette perception de l’agronomie digitale, ils émettent quelques réserves. Selon eux, les économies ne sont pas systématiques et une focalisation excessive sur cet enjeu peut conduire à des choix techniques parfois risqués.

Avant tout, les outils d’aide à la décision contribuent à optimiser l’usage des intrants, en particulier les produits phytopharmaceutiques. Ainsi, ils analysent les risques liés aux bioagresseurs, lesquels sont de plus en plus difficiles à anticiper. Cette capacité d’adaptation face au changement climatique est désormais indispensable pour regagner en maîtrise agronomique.

Les bénéfices du numérique et les défis à relever

Tous les interviewés constatent les mêmes bénéfices du numérique : il fait gagner du temps, rationalise l’organisation des chantiers et améliore les rendements. Bien que peu répandus, les robots pourraient compenser partiellement le manque de main-d’œuvre et son coût. Plus globalement, le numérique renforce la prise de décision et allège la charge mentale des agriculteurs. La perception de l’agronomie digitale est donc très pragmatique.

Cependant, certains redoutent une agriculture à deux vitesses. Les grandes exploitations bénéficient davantage de ces technologies, ce qui pose des défis d’accessibilité pour les plus petites. Par ailleurs, la confiance dans les modèles numériques reste essentielle pour suivre des conseils parfois divergents des convictions personnelles.

Freins à l’adoption du numérique

Beaucoup d’agriculteurs et conseillers, notamment les moins jeunes, se sentent démunis face à l’agronomie digitale. Le manque d’appétence pour les nouvelles technologies et la résistance au changement freinent son adoption. De surcroît, la prise en main initiale des outils numériques demande du temps, ce qui peut constituer un obstacle supplémentaire.

L’étude sur la perception de l’agronomie digitale met alors en évidence un besoin d’accompagnement humain. La simplicité et la fluidité des outils apparaissent également comme des conditions déterminantes. Dans ce contexte, la formation initiale des agriculteurs constitue un levier structurant de la transition numérique.

Le partage d’expérience : clé de l’adoption

Pour obtenir des informations sur les outils numériques, les agriculteurs s’appuient principalement sur deux sources : les conseils de leurs techniciens et leurs propres recherches sur Internet. Le bouche-à-oreille et les retours d’expérience d’autres agriculteurs apparaissent également comme un moyen fiable pour apprendre. Enfin, autre canal d’apprentissage, les réseaux sociaux prennent une place croissante dans les échanges.

Consultez également : Le volet quantitatif sur l’étude agronomie digitale de Phyteis

Référence. L’agronomie digitale : le regard et les attentes des prescripteurs et utilisateurs. Par Julien Durand-Réville & Pierre-Yves Busschaert, Phyteis avec ADquation. Novembre 2024.