Des plantes résistantes aux bioagresseurs obtenues plus vite
L’édition du génome répond aux objectifs de préservation des récoltes en qualité et en quantité. Blé résistant à l’oïdium, maïs tolérant à la sécheresse, pomme de terre résistante au mildiou… toutes ces variétés ont été obtenues par un remodelage très précis de l’ADN, sans apport de gènes étrangers ! Plus de 80 programmes de recherche sont recensés dans le monde. Lors de la mise au point de ces variétés, deux à trois années sont systématiquement gagnées par rapport aux techniques classiques !
Avec les techniques d’édition du génome, les chercheurs ciblent plus finement les gènes de résistance des plantes aux bioagresseurs. C’est d’ailleurs la troisième catégorie de recherche pour les 444 programmes identifiés dans le monde utilisant ces outils. Enjeu complémentaire de santé des végétaux, les travaux relatifs au comportement des plantes face au stress climatique sont amenés à monter en puissance. Ce type de projets façonne des plantes plus résilientes, avec un bon rendement et une meilleure résistance aux maladies.
Une technologie acquise sur de nombreuses cultures végétales
En France, grâce à l’application de la méthode CRISPR Cas 9, dans le cadre du programme multipartenaires Genius lancé en 2012, neuf cultures ont été améliorées. Parmi celles-ci, une tomate résistante aux Potyvirus par l’Inrae de Versailles.
Dans le monde, de nombreuses plantes font l’objet d’amélioration, notamment le riz.
La résistance aux bioagresseurs, 3e application d’édition du génome
Dans le monde, de 1996 à 2021, 18 % des applications d’édition du génome sur les plantes ont concerné les résistances au stress biotique causées par les champignons, insectes, virus, bactéries et nématodes. 5 % des travaux, se sont focalisés sur l’amélioration de la résilience des variétés face à la sécheresse, au pic de chaleur, à l’excès ou manque d’eau, au sel dans le sol, aux stress abiotiques…
La recherche publique prend le pas avec 58 % des projets dont la grande majorité d’entre eux est encore au début de la phase de R & D, signe de l’engouement récent. Côté recherche privée, 12 projets sont en phase de pré-lancement commercial. Dans tous ces exemples, la mutation obtenue est similaire à une mutation naturelle ou induite par des procédés physiques ou chimiques. « Quelques bases de leur ADN ont été supprimées ou remplacées à des positions précises. Il est très difficile, voire impossible de distinguer l’origine de la mutation, car la mutation dirigée n’introduit pas d’ADN exogène contrairement à la transgénèse», complète Marie Rigouzzo, responsable du groupe biotechnologies pour Phyteis.