Coup d’accélérateur pour expérimenter les alternatives aux néonicotinoïdes sur betteraves
Alors que l’arrêté autorisant en 2022 le traitement des semences de betteraves avec des néonicotinoïdes vient d’être publié, des projets de recherche prometteurs supplémentaires ont été identifiés. Destinés à trouver des alternatives efficaces, ils seront financés dans le cadre du Plan national recherche et innovation. De plus, 250 ha de fermes de démonstration gérées par l’interprofession des planteurs de betteraves, la CGB, s’ajouteront en 2022 aux 500 fermes pilotes mobilisées par le PNRI.
L’arrêté autorisant l’usage dérogatoire de semences de betteraves traitées avec des néonicotinoïdes pour les semis 2022 a été publié le 1er février au Journal Officiel. La dérogation est fondée sur des critères scientifiques : l’absence de solutions alternatives efficaces à grande échelle pour cette campagne et un risque d’attaques par les pucerons relevé par les modèles de l’Inrae.
La loi n° 2020-1578 du 14 décembre 2020 prévoit une possible dérogation en 2023, puis la mise en place des solutions alternatives en 2024. Le Plan national recherche et innovation (PNRI), lancé en décembre 2020 par le Gouvernement, doté d’une enveloppe de 7 M€, entièrement mobilisée, pilote 21 projets de recherche. Le Gouvernement va abonder l’enveloppe pour financer de nouveaux projets identifiés comme prometteurs.
Alternatives aux néonicotinoïdes expérimentées sur 500 ha dans des fermes pilotes
Des alternatives sont d’ores et déjà en cours d’expérimentation dans les 500 hectares de fermes-pilotes prévues par le programme de recherche. Dès cette année, dans le cadre du Plan de prévention engagé avec la filière betteraves, 250 hectares de démonstration gérés par l’interprofession vont tester des solutions en conditions réelles au champ. Ce déploiement se poursuivra en 2023 avec 250 ha supplémentaires afin de faciliter le transfert de connaissances. Les planteurs de betteraves vont aussi accélérer l’installation de bandes mellifères à destination des pollinisateurs et auxiliaires pour atteindre, dès la fin 2022, les 4 000 hectares.
À noter, en cas d’échec des itinéraires techniques fondés sur les alternatives, un dispositif de gestion des risques, appelé « instrument de stabilisation des revenus », est expérimenté ces deux prochaines campagnes.
L’avis de Ronan Vigouroux, responsable environnement et agriculture durable
« Le financement de nouveaux projets identifiés comme prometteurs pour trouver des alternatives aux néonicotinoïdes est bienvenu. Les producteurs ne peuvent rester sans solutions efficaces. La réponse sera combinatoire. »