Bioprotection, de quoi parle-t-on ?
Phyteis retient le terme bioprotection pour désigner des produits destinés à protéger les cultures et composés de substances naturelles. Quelles sont concrètement les familles de produits phytopharmaceutiques concernées et les enjeux ? Explications avec Philippe Michel, directeur des affaires réglementaires et juridiques chez Phyteis.
Tout est presque dit dans la construction du mot bioprotection ! Ce sont des produits phytopharmaceutiques tels que définis dans le règlement (CE) n° 1107/2009 pour protéger les cultures. Composés de substances actives d’origine naturelle qu’elles soient présentes naturellement ou obtenues par synthèse, ils contrôlent les champignons, insectes et mauvaises herbes en activant des mécanismes biologiques. Dans cette catégorie de produits figurent des substances connues comme les substances sémiochimiques, les micro-organismes, les substances d’origine végétale, minérale ou animale mais aussi potentiellement de futures innovations telles que les peptides, les ARN interférents…
« Le terme de bioprotection n’est pas une définition réglementaire mais désigne une catégorie de produits de protection des cultures que proposent nos adhérents en complément des produits phytopharmaceutiques conventionnels, souligne Philippe Michel, directeur affaires réglementaires et juridiques chez Phyteis. Ces solutions d’origine naturelle ou mimant la nature font l’objet d’une évaluation approfondie des risques par les autorités réglementaires au sein de l’UE et au niveau national comme tout produit phytopharmaceutique.»
Compte-tenu de leur composition et caractéristiques particulières, les produits de bioprotection peuvent nécessiter une adaptation des règles d’évaluation. Par exemple, depuis novembre dernier quatre nouveaux règlements européens ont été publiés. Cet ajustement est lié à l’évolution des connaissances scientifiques sur la biologie des micro-organismes.
Les trois catégories de produits de bioprotection
Substances sémiochimiques
- Ces substances sont émises par les plantes, les animaux et d’autres organismes à des fins de communication intra-espèces (phéromones) ou inter-espèces (substances allélochimiques). Les substances peuvent être d’origine naturelle ou synthétique à condition d’être fonctionnellement identiques à leurs homologues d’origine naturelle.
Exemples : phéromones, allomones, kairomones, composés organiques, volatils végétaux, appâts/répulsifs.
Micro-organismes
- Les micro-organismes sont toutes les entités microbiologiques, y compris les champignons unicellulaires, les bactéries ou les virus, cellulaires ou non cellulaires.
Exemples : Paecilomyces fumosoroseus, Bacillus thuringiensis.
Extraits et autres substances
Par exemple des substances telles que :
- les extraits de plantes, d’algues, d’animaux, de micro-organismes
- les polymères biologiques tels que les peptides ou les protéines
- les substances minérales
Les substances peuvent être d’origine naturelle ou synthétique à condition d’être fonctionnellement identiques à leurs homologues d’origine naturelle.
Exemples : extraits végétaux, extraits animaux, extraits microbiens, minéraux tels que le cuivre, ARN interférents, peptides…
Les macro-organismes, complémentaires des produits de bioprotection
En complément des produits conventionnels et de bioprotection, on peut citer également les macro-organismes qui agissent comme des prédateurs naturels de certains bioagresseurs, l’un des plus connus est la coccinelle. Les macro-organismes constituent bien un moyen de protection des cultures mais pour autant ils ne sont pas considérés comme des produits phytopharmaceutiques, ils obéissent à un autre cadre réglementaire.