Changement d’indicateur du plan Écophyto, n’oublions pas de changer de méthode !
Lors de l’inauguration du stand de Phyteis sur le SIA, ce 26 février, Yves Picquet, président de l’organisation professionnelle revient sur les récentes annonces de Gabriel Attal relatives à la stratégie Écophyto 2030. Parmi celles-ci, le remplacement de l’indicateur Nodu par HRI-1. Mesure nécessaire mais insuffisante face à la fragilisation des moyens de production sur fond de crise agricole.
Le changement de l’indicateur de suivi de l’usage des produits phytopharmaceutiques, acté par Gabriel Attal le 20 février, fait preuve de bon sens. Le dispositif européen HRI-1 remplace donc le Nodu dans la stratégie Ecophyto 2030. D’ailleurs, la présentation d’un plan remodelé est très attendue par tous les acteurs des filières agricoles. De plus, un projet de loi pour la souveraineté de l’agriculture sera présenté en Conseil des ministres fin mars. Il se concrétisera par un débat parlementaire avant l’été. L’objectif est de consacrer l’agriculture comme « un intérêt fondamental de la Nation ».
HRI-1 harmonise l’évaluation de la transition agroécologique
Aussi, le 26 février sur le SIA, lors de son discours d’inauguration du stand de Phyteis, Yves Picquet, président de l’organisation professionnelle, salue la décision du Gouvernement d’abandonner une solution trop « franco-française ». Celle-ci ne mesure pas la transformation des pratiques agricoles. « Le choix de l’indicateur de risque HRI-1, déjà en vigueur en Europe, harmonise l’évaluation de la transition agroécologique, indique-t-il. Désormais, l’agriculture française se met sur le même pied d’égalité avec les autres États membres. Surtout, HRI-1 fait converger les enjeux de préservation de la santé et des écosystèmes avec ceux de la souveraineté alimentaire. L’adoption de cet indicateur, nous le demandions depuis sa création en 2019. »
En complément d’HRI-1, disponibilité des moyens de production
Toutefois, pour le président de Phyteis, avec le changement d’indicateur, « nous ne sommes qu’au milieu du gué ». Aussi, il rappelle que « l’objectif premier est de produire en quantité, en France comme en Europe. La souveraineté alimentaire doit être assurée sans rupture. »
Aussi, Yves Picquet invite les pouvoirs publics à un changement de méthode. Changement de méthode signifie : ne plus légiférer sans effectuer au préalable une étude d’impact ; s’assurer que les moyens de production sont disponibles ; inviter les entreprises de protection des cultures dans la boucle des discussions du plan Ecophyto.
« Nous sommes un maillon incontournable de la chaine de valeur alimentaire », souligne-t-il. Raison pour laquelle Phyteis choisit le thème « engagés pour nos cultures » comme fil conducteur de son stand sur le Salon de l’agriculture.
Protéger autrement les cultures, nécessaire soutien à l’innovation
Yves Picquet retrace aussi le périmètre et la feuille de route du secteur de la protection des cultures. « L’avenir de la protection des cultures se fera toujours avec la phytopharmacie, prévient-il. Cependant, d’autres disciplines entrent dans son giron pour répondre aux défis de l’agroécologie, de la productivité et du changement climatique. Il s’agit des biocontrôles, des biostimulants, des biotechnologies ainsi que de l’agronomie digitale. »
Pour se déployer, cette approche combinatoire nécessite un soutien à l’innovation et de la stabilité réglementaire.
Toutefois, le président de Phyteis souligne la pertinence de Parsada pour anticiper ou solutionner les impasses techniques. « Élaboré avec les filières agricoles, il rassemble recherche publique et privée, précise-t-il. Nous devons tous travailler ensemble au profit de notre agriculture française. »