La filière betteravière est au carrefour de la souveraineté alimentaire et énergétique
La peur des Français de manquer de certaines denrées modifie leurs habitudes de consommation. Une étude IFOP menée en octobre pour la CGB témoigne de leurs priorités : la France doit produire son propre sucre, éviter les importations et fabriquer des biocarburants.
Selon une enquête IFOP commandée par la CGB et dévoilée lors de son Assemblée générale le 8 décembre à la maison de la Chimie à Paris à l’occasion d’une table ronde, la souveraineté alimentaire et énergétique doit être une priorité pour 82% des Français. Le maintien de l’industrie sucrière sur le territoire afin de produire son propre sucre et éviter les importations est plébiscité par 90% des Français. Désormais, l’engouement des consommateurs pour le Made in France et l’importance d’être moins dépendant d’autres pays dominent. « Il y a une vraie rupture depuis le covid, accentuée depuis la guerre en Ukraine, on constate réellement un bouleversement dans le comportement des français, avec de réelles craintes de pénuries. L’abondance n’est plus à l’ordre du jour », a déclaré Jérôme Fourquet, directeur du Département opinion et stratégies d’entreprise de l’IFOP qui a piloté cette enquête.
Un morceau de sucre français sur deux va en Europe du Sud
Olivier De Bohan, président de Cristal Union, a rappelé la diversité des débouchés qu’apporte cette culture et son rôle pour maintenir la souveraineté alimentaire et énergétique : « Près de la moitié de la production de sucre est exportée vers les autres pays européens, principalement du sud (…). Nous avons un rôle clé à jouer pour les voitures hybrides avec un mixte énergie associant électricité et éthanol ». D’ailleurs selon l’Ifop, 84% des Français sont favorables au fait que l’agriculture française continue à produire des biocarburants à l’avenir.
C’est sans compter sur les perspectives de fabrication du biogaz à partir des déchets de cette culture mises en exergue par Frédéric Martin, directeur général adjoint de GRDF. « Vous avez la capacité à produire l’équivalent électrique d’un demi réacteur nucléaire », a-t-il souligné.
« Selon l’Ifop, 68 % des français savent que la betterave sert à faire du sucre, 31 % du biocarburant et 27 des aliments pour le bétail avec les pulpes. »
La CGB appelle la Commission européenne à mesurer la performance environnementale des véhicules en comptabilisant toutes les émissions de GES dans une analyse du cycle de vie pour laisser leur chance aux moteurs thermiques et hybrides dès lors qu’ils sont alimentés par des carburants peu ou pas carbonés.