Phyteis annonce + 7,9 % du volume de produits phytosanitaires vendus en 2021 sous l’effet du bio
La légère augmentation de 7,9 % des quantités de produits phytopharmaceutiques vendues en 2021 par les adhérents de Phyteis aux distributeurs agricoles est due aux produits pondéreux utilisables en bio. Face à ces résultats, le suivi du plan Écophyto fondé sur des indicateurs de volumes vendus n’est pas adapté. Il doit se doter d’indicateurs complémentaires ciblant la pression des bioagresseurs.
Les très attendues données de ventes des produits phytopharmaceutiques aux distributeurs agrégées par Phyteis montrent une hausse des quantités de 7,9 % en 2021 pour s’établir à 55 389 tonnes. Ce léger accroissement s’effectue sous l’impulsion des produits utilisables en agriculture biologique. Ces produits, nettement plus pondéreux que la phytopharmacie de synthèse, font mécaniquement augmenter les volumes totaux de produits phytopharmaceutiques.
“Nous arrivons à un moment clé où l’indicateur du volume global de produits phytopharmaceutiques vendus n’a plus de sens, déclare Emmanuelle Pabolleta, directrice générale de Phyteis. En effet, les agriculteurs utilisent de plus en plus de produits utilisables en agriculture biologique pour protéger leurs cultures or, ce sont des produits plus pondéreux. Il est donc urgent que nous travaillions collectivement à la définition d’indicateurs complémentaires, comme par exemple un indicateur de pression parasitaire, pour éclairer les politiques publiques.”
Niveau historiquement élevé des quantités de substances utilisables en bio vendues
Ainsi, en 2021, les produits utilisables en bio représentaient 34,9 % des volumes de matières actives commercialisées contre 30,4 % en 2020 et 28,2 en 2919. Ce taux est historiquement élevé. Sur les trois dernières années, en écartant les volumes de produits utilisables en bio, les quantités des matières actives phytopharmaceutiques vendues sont stables.
Les statistiques sur l’année 2021 se démarquent de la tendance observée sur plus de 20 ans. Depuis 1999, les quantités commercialisées ont diminué de 54 % et suite à l’adoption du Grenelle de l’Environnement en 2008, elles ont baissé de 29,5 %.
Deux périodes d’achats distinctes en raison de la crise sanitaire
Le contexte 2021, déstabilisé par une seconde année de crise sanitaire, a enclin les acheteurs à une certaine prudence. Deux périodes se distinguent sur l’année. La première, jusqu’à l’été, avec une dynamique d’achat moyenne, est marquée par un stock important et une pression maladie usuelle. La seconde se caractérise par une forte hausse des volumes, conséquence de l’augmentation du cours des matières premières, notamment au niveau du cuivre.
Les achats de produits de protection des cultures ont ainsi été anticipés afin de sécuriser les approvisionnements. Cette tendance se confirmera certainement en 2022 du fait de l’instabilité de la situation économique et géopolitique qui perdure.
Pas de rupture de livraisons pendant les confinements
Malgré des tensions observées sur l’approvisionnement lors de la crise sanitaire, le marché de la protection des cultures a subi peu de perturbations majeures en 2020 et 2021. En effet, les acteurs de la chaine d’approvisionnement agricole se sont mobilisés pour poursuivre leurs activités et ne pas créer de rupture pendant les différents confinements.
Méthodologie
Les données « tonnage de matières actives » sont issues des déclarations annuelles des adhérents de Phyteis, qui représentent, en valeur, 96 % du marché français des produits phytopharmaceutiques à usage agricole. Elles concernent les quantités de matières actives contenues dans les produits achetés par les distributeurs pour le compte des agriculteurs.