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Statistiques européennes sur les pesticides : construisons des indicateurs de suivi pertinents

Phyteis salue la volonté de l’Europe d’homogénéiser les données sur les ventes de pesticides avec la révision du cadre juridique des statistiques de l’agriculture. L’analyse des utilisations des produits phytopharmaceutiques doit systématiquement prendre en compte les conditions climatiques et la pression parasitaire.

Le 28 avril s’est tenu le deuxième trilogue sur le règlement relatif à la rénovation du cadre juridique sur les statistiques européennes dans le domaine de l’agriculture (Statistics on agricultural inputs and outputs, SAIO). L’objectif est d’harmoniser les informations provenant des États membres. Parmi les mesures mises sur la table des discussions : la consolidation annuelle des données sur les ventes et utilisations de pesticides. Elles permettront de suivre la mise en œuvre du Green Deal avec son volet Farm to Fork à travers la PAC 2023-2027 et le futur règlement sur l’utilisation durable des pesticides (SUR).

Se pose pour les autorités européennes la question des méthodes de centralisation de ces informations dont le prérequis doit être, à l’ère du numérique, la simplicité pour les agriculteurs. Seule obligation actuellement : « la tenue de registre », pour chaque acteur, du distributeur à l’agriculteur, consignée dans la directive européenne de 2009 sur la mise en marché des produits phytopharmaceutiques.

Les ventes de pesticides sont à compléter par des données agronomiques

Le modèle français d’agrégation des données sur les ventes de pesticides est l’un des plus avancés en Europe et dans le monde. Même s’il repose sur un système de taxation, la redevance pour pollutions diffuses (RPD), il recueille les quantités vendues par les distributeurs agricoles aux agriculteurs. Consolidés dans la Base nationale des ventes distributeurs (BNVD), ces tonnages des produits et substances actives servent à calculer les indicateurs de suivi du Plan Ecophyto.

« L’expérience française montre que l’accès à tous, des quantités de substances phytosanitaires vendues, est nécessaire pour engager des démarches de progrès et pouvoir les mesurer, explique Emmanuelle Pabolleta, directrice générale de Phyteis. Néanmoins, pour être pertinentes, ces données doivent être croisées avec des valeurs agronomiques et climatiques. Elles s’affinent grâce à une connaissance fine des usages des produits phytosanitaires en lien avec la pression des bioagresseurs. De plus, les ventes ne reflètent pas toujours les utilisations ».

De son côté, Phyteis partage en toute transparence chaque année les chiffres de ventes que ses adhérents réalisent auprès des distributeurs agricoles.

Futur règlement SUR, ajustement des indicateurs de suivi attendu

Dans le cadre du prochain règlement SUR (utilisation durable des pesticides), dont la présentation du texte par la Commission a été reportée de fin mars à fin juin, le secteur de la protection des cultures soutient l’amélioration des indicateurs de risques existants. Ils sont à compléter par des indicateurs de suivi intégrant les situations agronomiques des États membres.

Emmanuelle Pabolleta, directrice générale de Phyteis

« Le secteur de la protection des plantes soutient l’objectif de la Commission européenne de mise à jour des règles relatives à l’harmonisation des données sur l’utilisation des pesticides. Ces données associées à celles plus agronomiques et climatiques doivent éclairer les décisions politiques fondées sur des preuves. »

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