Des pommes terre rendues résistantes au mildiou avec CRISPR-Cas
En créant avec la méthode génomique CRISPR-Cas une variété de pommes de terre résistante au mildiou, Daniel Moñino-López de l’Université de Wageningen répond à une attente forte des agriculteurs. Le mildiou est une maladie complexe à contrôler, dévastatrice, avec peu de solutions alternatives à la phytopharmacie.
Avec son mémoire de doctorat à l’Université de Wageningen (WUR) aux Pays-Bas présenté le 14 avril, Daniel Moñino-López, a fait une percée dans la lutte contre le mildiou de la pomme de terre. Grâce à la technologie d’édition de gènes CRISPR/Cas, il a rendu les plants de pomme de terre résistants à la maladie du mildiou causée par Phytophthora infestans. Il l’a fait sans insérer d’ADN étranger dans le génome de la pomme de terre. Le gène de résistance provient d’une pomme de terre sauvage.
La technologie CRISPR-Cas peut être utilisée sur un large éventail de traits génétiques. Nombre d’applications sont possibles en visant les résistances à d’autres maladies et ravageurs, ainsi que l’amélioration des qualités nutritionnelles et du goût.
Accélérer l’amélioration variétale
Tout l’intérêt des travaux de Daniel Moñino-López est d’accélérer la sélection et d’accroître la précision. Actuellement, il faut plus de dix ans pour créer une telle variété. De plus, le mildiou est un champignon qui développe rapidement une résistance. Renforcer l’offre en variétés résistantes permet de proposer d’autres choix et de ralentir le contournement des fongicides par les souches de champignon.
CRISPR-Cas pour créer de nouvelles variétés de pommes de terre
Autre application : les pommes de terre résistantes aux bioagresseurs peuvent être adaptées plus rapidement aux exigences des industriels. Ce dernier point est indispensable pour qu’une variété agronomiquement performante puisse figurer dans les cahiers des charges afin d’être cultivée à grande échelle.
Renforcer l’approche combinatoire dans la protection phytosanitaire de la pomme de terre.
Des variétés de pomme de terre déjà commercialisées et obtenues par sélection classique présentent une moindre sensibilité au mildiou. La qualité gustative ou technologique de certaines d’entre elles n’est pas toujours au rendez-vous.
Actuellement, les planteurs s’appuient sur la phytopharmacie avec des fongicides de contact, préventifs ou curatifs, les fongicides pénétrants et le biocontrôle. Le digital se déploie pour mieux suivre la sporulation et le développement du mildiou afin de réduire le nombre de traitements fongicides. En France plus de 60 % des surfaces sont pilotées avec l’outil d’aide à la décision Mileos d’Arvalis que BASF vient d’intégrer, cette campagne, dans la plateforme agricole intelligente xarvio® FIELD MANAGER.