Relations agriculteurs et riverains, les outils pour mieux communiquer se déploient
Les chartes riverains élaborées dans les départements français contribuent à renouer le dialogue entre les agriculteurs et leurs voisins. Les entreprises de protection des plantes proposent aux professionnels des dispositifs pour les accompagner dans leur communication avec les habitants de leur région. Car sur le terrain, tout l’enjeu est d’expliquer le métier et de contrer les informations erronées qui circulent souvent sur la protection des cultures.
Dès la sortie de l’hiver et tout au long du cycle végétatif des cultures, le passage du pulvérisateur peut inquiéter les riverains, souvent par méconnaissance du métier d’agriculteur. Avec les chartes d’engagement riverains « Pour mieux vivre ensemble » actées dans la loi EGalim issue des États généraux de l’alimentation, tout est dit dans l’accroche. Mieux vivre ensemble signifie comprendre l’autre. Car, si ces chartes départementales, co-construites avec les acteurs agricoles et les parties prenantes, visent à encadrer l’utilisation des produits phytosanitaires à proximité des zones d’habitation, elles ont aussi pour vocation de faciliter les conditions du dialogue entre les habitants, les élus locaux et les agriculteurs autour la protection des cultures.
Des dispositifs pour mieux expliquer les pratiques agricoles
Afin d’aider les agriculteurs dans cette mission de pédagogie auprès des riverains, les entreprises de la protection des plantes mettent à leur disposition des supports et outils, en lien avec leurs partenaires de la filière agricole. Il s’agit par exemple d’affiches explicatives sur les distances de sécurité près des habitations ou encore de panneaux sur la protection des cultures à installer en bordure de parcelles. Certaines pancartes signalent même l’application des solutions de biocontrôle à l’aide du pulvérisateur. Les entreprises sont aussi présentes auprès d’agriculteurs dans le cadre de leurs réseaux de fermes de démonstration. Ces fermes accueillent voisins, professionnels agricoles, associations environnementales et élus afin d’expliquer les actions et aménagements réalisés pour préserver la biodiversité, l’eau, le sol. La sécurité des applicateurs comme des riverains reste au cœur de leur engagement.
Un kit de communication pour aller plus loin dans le dialogue éclairé
Les discussions entre agriculteurs et riverains peuvent aussi porter sur les risques liés aux produits utilisés ainsi que sur les verrous de sécurité mis en place dans les processus d’homologation. Pour aller plus loin dans les échanges, l’UIPP a créé un kit de communication qui a été partagé avec les partenaires agricoles. À partir de ce guide, chacun peut construire son propre argumentaire, en s’appuyant sur des données scientifiques et avoir des conseils sur les postures de communication. « Avec ce kit, notre rôle est de faciliter l’échange autour de la protection des cultures et la compréhension de tous, sur plusieurs sujets clés comme l’encadrement des produits phytosanitaires, tout en proposant des conseils pour bien communiquer, complète Julien Durand-Réville, responsable santé et prévention à l’UIPP. N’oublions pas que nous sommes le pays qui a la réglementation la plus stricte au monde en la matière. » Avec les distances de sécurité, la charte riverains apporte une exigence réglementaire nationale supplémentaire pour protéger les voisins et les promeneurs qui n’existe par exemple pas au niveau européen.
« Tout le monde a intérêt à se parler de part et d’autre de la haie ! D’un côté, les agriculteurs doivent faire preuve de pédagogie pour expliquer leur métier et leurs contraintes et, de l’autre, les riverains qui signalent les nuisances doivent faire preuve de compréhension pour au final trouver un bon compromis. La façon dont les agriculteurs s’emparent du sujet est ensuite une histoire de personnalité, de disponibilité et d’accompagnement. Notre rôle en tant qu’association des entreprises de protection des plantes est de mettre à leur disposition les informations nécessaires à la construction de leur communication.»
Julien Durand-Réville, responsable santé et prévention à l’UIPP