Quels indicateurs pour piloter la politique de réduction des produits phytos ?
Le ministère de la Transition écologique a récemment publié un document de synthèse des principaux indicateurs de suivi du plan de réduction des produits phytopharmaceutiques. Les indicateurs de volumes, prédominants dans le pilotage actuel des politiques publiques, montrent désormais leurs limites. En effet, les cultures doivent toujours être protégées contre les bioagresseurs et les progrès ont déjà été très conséquents à l’entrée dans le 21e siècle.
Prendre le recul nécessaire sur l’analyse des données quantitatives
Les données officielles étant collectées uniquement depuis 2010, le document de synthèse ne peut mettre en évidence la réduction de près de 50% des quantités de substances actives vendues entre 2000 et 2010. Il ne peut que constater une hausse modérée de 11% entre 2010 et 2019. Ceci montre bien que l’agriculture est entrée dans sa transformation agro-écologique dès le début des années 2000 et qu’elle atteint aujourd’hui un palier lié à la nécessité de continuer à protéger les cultures.
De plus, le marché des produits de protection des plantes connait lui aussi une transformation profonde au profit des produits de biocontrôle ou utilisables en agriculture biologique qui représente désormais 36% des substances actives vendues. Or, ces produits, comme le soufre ou le cuivre, sont souvent plus pondéreux que les solutions conventionnelles.
La protection des plantes est de plus en plus vertueuse, mais l’indicateur de volume ne peut plus représenter un indicateur pertinent.
Les impacts des produits phytopharmaceutiques baissent
Depuis 2015, la base de données officielle recense les ventes de substances actives classées CMR, c’est-à-dire au plus fort risque pour la santé. En seulement 5 ans de suivi, on constate une baisse de 11% des ventes de ces substances actives. Une tendance qui se poursuivra à la faveur des avancées de la recherche qui permettent de proposer des solutions à moindre impact et du non renouvellement de certaines substances.