La protection des utilisateurs, c’est du labo au champ ! Même si la sécurité toxicologique a été multipliée par dix entre les années 1940-50 et 2010, le progrès concerne aussi la baisse de l’exposition des applicateurs. Comment ? Grâce à la formation et au progrès technologique. Une des dernières innovations provient de l’engagement collectif des entreprises de protection des cultures pour soutenir le déploiement des Systèmes de transfert fermé (STF). Ces systèmes visent à sécuriser le remplissage du pulvérisateur avec un objectif de zéro contact entre l’opérateur et le produit liquide concentré. Trois dispositifs de STF ont d’ailleurs fait l’objet de tests réglementaires à l’automne 2021 pour évaluer les niveaux de protection. Les résultats sont attendus ce printemps.

Innover dans la communication

Le comportement humain, grâce à une formation régulière et obligatoire (Certiphyto), est positionné au cœur du réacteur afin de prévenir les risques chimiques. Pour se protéger, il faut acquérir les bons réflexes. « Au-delà des actions menées depuis de nombreuses années, les entreprises de protection des cultures interviennent depuis trois ans à travers un collectif de préventeurs mené par le Contrat de Solutions, témoigne Julien Durand Réville, responsable Santé Phyteis. L’intérêt est de porter un même message de prévention avec les autorités, la MSA, les associations professionnelles agricoles et de distribution ou encore les fabricants d’équipements, pour marquer plus les esprits et être aussi plus créatifs dans la communication. »

Le 20 mars, les membres du collectif de préventeurs nationaux se retrouvaient d’ailleurs chez l’un des 45 partenaires du Contrat de Solutions, Axe Environnement, pour présenter les dernières innovations (équipements de protection collectifs et individuels…) et participer à un moment de réflexion pour dessiner ensemble les futurs outils collectifs de sensibilisation au risque chimique. De nouveaux formats ont été discutés : escape game, sketchnoting. L’ occasion aussi de peaufiner la feuille de route 2023 avec la web-série Agricall ou encore les journées de formation en régions.

Pour Clotilde Bois-Marchand, chef de projet déploiement territorial du Contrat de Solutions, cette action collective du groupe prévention des risques phytos peut aller encore plus loin en multipliant les temps sur le terrain. « La prévention c’est un travail de longue haleine, nous devons vraiment répéter sans cesse les mêmes messages… Et ces messages portent mieux si tous les intervenants qui gravitent autour des agriculteurs portent les mêmes. »

Un matériel de plus en plus efficace et réglementé

Les EPI constituent la dernière barrière pour prévenir les risques chimiques. Normés, ils ont aussi été adaptés aux demandes de plus de confort et de design souhaitées par les opérateurs. Les développements se poursuivent en ce sens. « L’enjeu est de concevoir des équipements qui soient protecteurs, mais surtout ergonomiques et confortables afin que les agriculteurs et les agricultrices puissent les porter sans contrainte », ajoute Julien Durand Réville, illustrant une récente innovation dans la protection respiratoire : le masque Cleanspace pro.

Évidemment, les équipements de protection collectives intègrent également la chaine de la prévention. Le tracteur avec cabine filtrante est obligatoire pour tous les tracteurs neufs depuis 2018, idem pour les pulvérisateurs automoteurs. Depuis 2009 et récemment renforcé en 2021, les propriétaires de pulvérisateurs ont l’obligation de faire contrôler périodiquement leurs matériels. S’ils sont non conformes, les pouvoirs publics peuvent les interdire.