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Plateforme Openfield : jusqu’à 50 % de baisse de l’IFT et recul des coûts de production

S’ouvrir à toutes les technologies pour répondre aux objectifs de la troisième voie en agriculture, c’est la raison d’être de la plateforme Openfield de Bioline.

Membre du réseau Bioline by InVivo, Phyteurop et LifeScientific expérimentent sur ce site leurs solutions combinées à d’autres leviers agronomiques et technologiques pour réduire les Indicateurs de fréquence de traitement phytosanitaires (IFT) et assurer le revenu de l’exploitation agricole.  

Le 13 juin, se tenait la visite de la plateforme d’essais Openfield pilotée par le réseau Bioline by InVivo. Installée pour la troisième campagne agricole sur 13 ha près de Milly-la-Forêt (91), sa vocation est aussi pédagogique. Elle s’adresse à la distribution agricole française afin qu’elle puisse s’inspirer des itinéraires techniques innovants pour répondre aux enjeux de la 3e voie de l’agriculture. Troisième voie signifiant pour le groupe InVivo : ne pas opposer les modèles agricoles mais progresser pour respecter de l’environnement, fournir une alimentation de qualité en quantité et assurer le revenu de l’exploitation agricole. « À nous de montrer aux agriculteurs les innovations et pratiques qui fonctionnent face à ces différents objectifs », partage Olivier Descroizette, directeur de la plateforme Openfield. Tous les résultats sont accessibles sur le site openfield-3va.

Outre les membres du réseau Bioline by Invivo dont Phyteurop et LifeScientific, adhérents de Phyteis, la plateforme accueille 23 partenaires techniques de la robotique, du digital farming, de la pulvérisation, de la vie du sol, de la biodiversité…

Bas carbone, agriculture de conservation et baisse de l’IFT

L’originalité de cette plateforme, découpée cette année en 56 modalités, réside dans une approche pluriannuelle. Elle est pensée à l’échelle de cinq rotations quinquennales représentatives des régions de grandes cultures et par thématique. Ainsi, pour chaque rotation, l’équipe du réseau Bioline teste des solutions pour produire selon l’agriculture « bas carbone », l’agriculture de conservation ou encore en réduisant l’Indicateur de fréquence de traitement (IFT). Reflétant les attentes sociétales concernant la transition de l’agriculture, ces itinéraires sont comparés au témoin en agriculture dite conventionnelle.

L’évaluation de chaque thème s’effectue par le prisme d’un panel de six indicateurs consolidés. Filiale d’InVivo dédiée au digital farming, SMAG mesure l’IFT et le coût de production par itinéraire. La méthode Carbon Extract d’Agrosolutions révèle quant à elle pour chaque itinéraire, le niveau de stockage du carbone dans le sol ainsi que la réduction des émissions de GES. L’indice de régénération des sols est travaillé avec l’association Pour une agriculture du vivant. « Ce dernier indicateur est nouveau cette année car la vie des sols est un sujet complexe qui monte en puissance au sein des filières », souligne Olivier Descroizette. Enfin, les gains de CEPP (Certificats d’économie de produits phytopharmaceutiques) doivent aussi aiguiller les distributeurs agricoles sur la performance de ces itinéraires techniques pour réduire les produits phytosanitaires.

Agriculture « bas carbone », agriculture de conservation, réduction de l’Indicateur de fréquence de traitement et agriculture conventionnelle sont les quatre thèmes travaillés sur la plateforme OpenField by Bioline. Elle rassemble quatorze espèces représentatives des principales rotations de grandes cultures conduites sur 5 ans.

Olivier Descroizette, directeur de la plateforme Openfield by Bioline : « Premier enseignement des essais, on arrive à diminuer l’empreinte environnementale tout en préservant le capital de l’exploitant ».

Baisse généralisée des coûts de production

Concernant la réduction de l’IFT et le gain de points CEPP, la réponse se trouve dans une combinaison de solutions :  agronomie, outils digitaux, variétés tolérantes aux maladies, désherbage mécanique, intervention avec la phytopharmacie au bon moment grâce à la modélisation de la pression des bioagresseurs et recours au biocontrôle. La réduction de l’IFT varie selon les cultures de 20 % à plus de 50 %, comme c’est le cas en tournesol et en betteraves. Point à souligner : l’abaissement des coûts de production dans tous les itinéraires. Les résultats technico-économiques seront affinés à l’automne, après les récoltes.

« Cette plateforme, unique, associant d’autres solutions, expertises et technologies que celles des membres du réseau Bioline sera amenée à s’ouvrir davantage pour accélérer la transformation de l’agriculture », souligne Carine Reyniers directrice marketing et développement Phyteurop.

L’édition 2024 accueillera des fournisseurs d’engrais, de biostimulants, des semenciers et d’autres entreprises de protection des cultures. Openteam pour Openfield !

Carine Reyniers, directrice marketing et développement Phyteurop souligne la performance de l’approche combinatoire pour protéger durablement les cultures et réduire les IFT.

Exemples d’itinéraires avec réduction de l’IFT en blé, colza et betteraves

  • En blé, biocontrôle et digital farming

Dans le cadre de la charte Lu Harmony et de l’essai conduit en partenariat avec Mondelez, une réduction 28,5 % de l’IFT est obtenue par rapport au programme conventionnel. Les leviers : introduction du biocontrôle (soufre) et raisonnement du positionnement des fongicides avec les OAD (Xarvio et Prévi-LIS) pour contrôler les maladies. Le biocontrôle (phosphate ferrique) est aussi employé contre les limaces en fonction des résultats de piégeage. Comparée à l’itinéraire conventionnel, une économie de 17 €/ha est enregistrée dans cette modalité. Un tel itinéraire technique fait gagner 1,3 CEPP soit 1,1 point de plus qu’en conventionnel et diminue de 9 % les émissions des GES. Pour ce dernier critère, le levier le plus efficient se situe du côté du pilotage de la fertilisation azotée. L’indicateur stockage de carbone est de 1,33 eq CO2/ha soit 0,81 point de plus que pour le résultat de la micro-parcelle pilotée en conventionnel. La vie du sol ressort avec un bonus de 3 points par rapport à la conduite classique.

  • En colza, pluralité de leviers agronomiques pour réduire de 48 % l’IFT

Installé dans les parcelles de colza, le piège connecté de Faunaphotonics identifie et quantifie la population d’insectes sur la culture afin de ne traiter que si nécessaire. Le programme insecticide est adapté au niveau de la pression des ravageurs identifiés.

L’IFT en colza est en repli de 48,2 % grâce à une pluralité de leviers : semis avec des plantes compagnes pour détourner les altises, pilotage du positionnement et de la dose d’herbicide, application d’un biocontrôle contre les limaces et d’un fongicide de biocontrôle contre le sclérotinia.

Le piège connecté de Faunaphotonics pour évaluer les populations d’insectes.

Itinéraire en agriculture de conservation : semis de la betterave dans de l’avoine pour perturber les pucerons et réduire le niveau de pression de ces insectes sur la culture en développement.

  • En betteraves, 51 % de baisse de l’IFT

Le recours au biocontrôle contre les limaces, la pulvérisation de l’huile de paraffine sur une betterave semée dans de l’avoine (essai PNRI) pour éloigner les pucerons et l’introduction d’un désherbage mixte à la place du 3e traitement herbicide divisent l’IFT total par deux. Une économie de 63 euros par ha du coût de production (1163 €/ha) est en plus enregistrée par rapport à la modalité conduite en agriculture conventionnelle.

Jérôme Rouveure, chef de produits Phyteurop souligne en plus de l’importante baisse de l’IFT global en betteraves, celle des coûts de production à hauteur de 65 €/ha.

Innovations technologiques à l’essai sur la plateforme OpenField

La plateforme Openfield expérimente aussi des matériels innovants tel Robot One de Pixelfarming Robotics dans le cadre de l’itinéraire bas carbone. La machine (travail du sol, désherbage mécanique) est équipée de caméras de détection et de panneaux solaires.

Le dispositif de Magrowtec, entreprise irlandaise, utilise des aimants permanents pour modifier les propriétés physiques de la bouillie. Grace à ce procédé, la répartition des produits phytopharmaceutiques ou de biocontrôle sur les feuilles s’améliore. Conséquence, les volumes de produits et d’eau peuvent être réduits de 15 % à 20 %, l’efficacité est maintenue. Le module s’installe sur tout type de pulvérisateurs.