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Pause sur Ecophyto et nécessaire recalage réglementaire

Le gouvernement s’ouvre au principe de réalité. Suite à la colère du monde Agricole, Gabriel Attal annonce des mesures concernant les produits phytopharmaceutiques. Parmi celles-ci : la mise sur pause et l’arrêt des surtranspositions dans l’interdiction des substances actives.

Pour Phyteis, la transition agroécologique doit être sécurisée et la réduction des impacts liés à l’approche combinatoire mieux évaluée.

Réciprocité entre les États membres et souveraineté alimentaire ! Enfin, ces deux enjeux intègrent concrètement les politiques publiques ! En réponse aux revendications des agriculteurs, la mise sur pause du plan Écophyto annoncée par le Premier ministre ce 1er février, illustre clairement l’impasse de la surrèglementation. Surtout, elle prend la mesure d’un nécessaire retour au principe de réalité pour une agriculture compétitive et durable.

La stratégie Écophyto 2030 doit mesurer les progrès des pratiques agricoles

Sur le sujet des produits phytopharmaceutiques, les distorsions de concurrence, la surtransposition et les complexités administratives se révèlent contre-productives. Par conséquent, elles fragilisent les filières agricoles. Pour le monde agricole, la stratégie Écophyto 2030, toujours en élaboration, doit maintenir un haut niveau de protection des cultures. Lequel assure la performance des exploitations agricoles. En parallèle, cette stratégie doit évaluer autrement la transition agroécologique.

Aussi, Phyteis salue l’annonce du premier ministre d’instituer un nouvel indicateur de suivi. Créé avec le premier plan Écophyto, l’indicateur Nodu, quantitatif, complexe, ne traduit pas l’évolution des pratiques agricoles. En effet, il ne mesure pas la réduction des impacts liés à l’approche combinatoire pour protéger les cultures.

Par ailleurs, Phyteis souligne que pour massifier les pratiques agroécologiques, l’accompagnement des agriculteurs doit être le point névralgique de la stratégie Écophyto 2030. Cet accompagnement doit se dérouler au fil de l’eau.

Logique de non surtransposition

Le mécanisme de surtransposition arrive au bout de l’exercice. Phyteis rappelle que tout produit interdit en France doit l’être en premier lieu au niveau européen. Ce qu’acte Gabriel Attal. Aussi, il donne la priorité à la régulation des homologations des produits phytosanitaires assurée par l’EFSA, l’Agence de sécurité européenne des aliments. « On ne fera pas de surtransposition en France sur les différentes substances actives », -a-t-il annoncé. Pour répondre aux distorsions de concurrence, il va aussi prendre une clause de sauvegarde pour interdire les importations de fruits et légumes traités avec le thiaclopride. Ce néonicotinoïde est interdit en France.

Souveraineté alimentaire, mieux armés les agriculteurs  

Enfin, à l’issue du Conseil européen du 1ᵉʳ février, le Président de la République appelle à reconsidérer des points du Pacte Vert. Aussi, il souhaite que les objectifs de la stratégie Farm to Fork (De la ferme à la table) soient revus à l’aune de celui de la souveraineté alimentaire. En parallèle, Gabriel Attal annonce la publication d’un rapport annuel sur la souveraineté alimentaire. De surcroît, le premier document est programmé avant le Salon de l’agriculture. Ce calendrier témoigne de l’urgence à clarifier cet enjeu.

« Afin de faire face aux défis du changement climatique et de la souveraineté alimentaire, les agriculteurs doivent avoir toutes les cartes en main, estime Francis Legendre, directeur par interim de Phyteis. Par conséquent, ils doivent disposer de tous les outils pour protéger les cultures contre les bioagresseurs. La réponse est combinatoire avec la bioprotection, les produits phytopharmaceutiques, l’agronomie digitale et les biotechnologies ».