Moins traiter les cultures grâce à l’agronomie digitale et sécuriser le risque économique
C’est une approche disruptive de la protection des cultures qu’est venu présenter BASF Agro lors du colloque Phloème organisé par Arvalis du 3 au 4 novembre à Paris à la Cité des sciences et de l’industrie. Soutenu par l’ADEME, ce modèle économique crée de la valeur autour d’un objectif de résultat : obtenir une culture saine dont la protection est pilotée par une offre de services.
Avec son projet xarvio® HEALTHY FIELDS en expérimentation depuis 3 ans, BASF Agro ouvre la voie de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération en protection des cultures. Le principe : arrêter de vendre des biens et développer des services. Pour peaufiner son modèle, BASF Agro est accompagné par l’ADEME dans le cadre d’un programme destiné aux grandes entreprises expérimentant l’implémentation d’un modèle économique plus durable et soucieux de l’environnement.
Offre fondée sur des hectares de blé sans maladies
« L’enjeu de la diminution des produits phytosanitaires challenge le modèle économique des entreprises qui commercialisent ce type d’intrant, témoigne Yohann Béréziat, responsable du projet pour la France. Les outils d’aide à la décision accompagnent cette transition écologique, néanmoins utiliser les solutions digitales demande de la compétence et du temps. Moins traiter, si l’OAD le recommande, augmente également le risque pris par l’agriculteur sur son potentiel de
rendement. »
D’où l’idée d’un service clé en main pour l’agriculteur qui s’appuie sur une coopération forte entre acteurs agricoles. Concrètement, l’agriculteur achète à son distributeur agricole une culture saine dont la protection est optimisée par la plateforme numérique xarvio® FIELD MANAGER couplée à la surveillance terrain du technicien. Le prix du service est calculé à la parcelle, à partir d’un diagnostic agronomique. BASF, via xarvio®, pilote la protection et le déclenchement des traitements strictement nécessaires pour obtenir une culture saine.
L’entreprise porte le risque d’échec à la place de l’agriculteur. La commercialisation et la surveillance agronomique des parcelles sont réalisées par le distributeur agricole. La pulvérisation peut être déléguée à une entreprise de travaux agricoles ou une Cuma. Le résultat se valide par observation visuelle de l’état sanitaire des parcelles. S’il n’est pas au rendez-vous, l’agriculteur sera dédommagé à la hauteur du préjudice lié à la maladie présente sur la culture.
Baisse de 20 % de l’Indice de fréquence de traitement
Sur les trois années d’expérimentation, l’indicateur de fréquence de traitement fongicide (IFT) du service se révèle 20 % plus faible en moyenne que les pratiques habituelles des exploitations concernées. En 2022, 3 500 hectares ont été protégés selon ce modèle économique. Pour Yohann Béréziat, « Plus les acteurs de l’agrofourniture adopteront ces nouveaux modèles économiques vertueux pour l’environnement et sécurisant pour l’agriculteur, plus on accélèrera la transition agroécologique. »