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Paroles d'experts

Métabolites de quoi parle-t-on ?

Les métabolites de substances phytopharmaceutiques dans l’eau font l’objet d’une surveillance de plus en plus sévère. La France a même défini sa propre méthode pour les prendre en compte. Dans sa dernière mise à jour de février 2022, l’Anses en a étudié vingt pour la catégorie « pesticides ».

Métabolites n’est pas synonyme de pesticides cachés ! Produits de dégradation d’une molécule organique, les métabolites proviennent des différents composés organiques présents dans l’eau : lessives, médicaments, produits vétérinaires, pesticides… Ils sont le résultat d’une réaction de dégradation naturelle.

Les substances chimiques persistantes dans l’environnement ont été progressivement retirées du marché depuis les années 1990. L’apparition de métabolites prouve que les molécules actuelles se dégradent, ce qui est recherché. L’étude de ce phénomène, à la fois physico-chimique et biologique est obligatoire pour obtenir l’homologation ou la réévaluation d’un produit phytopharmaceutique.

 

Les métabolites sont de plus en plus pris en compte dans les plans de surveillance

Les métabolites, au même titre que les substances actives, peuvent aujourd’hui faire partie des plans de surveillance de l’eau. Un avis de l’Anses de 2019 définit mieux la façon de les prendre en compte. Si une cinquantaine de métabolites sont régulièrement suivis, l’agence sanitaire en a identifié une vingtaine comme « prioritaires ». Onze d’entre eux sont classés non pertinents.

Les métabolites peuvent être considérés comme non pertinents lorsqu’il est démontré l’absence de risque pour la santé ou l’environnement. Ils sont pris en compte avec des valeurs de référence propres à chaque substance active ou par défaut à une valeur d’alerte de 0,9 µg/L. Cette distinction est propre à la France. En effet, la réglementation européenne laisse aux Etats membres la liberté de définir le seuil limite pour les métabolites non pertinents, mais impose le seuil d’alerte de 0,1 µg/L pour les substances phytopharmaceutiques et leurs métabolites pertinents.

Par défaut, tous les métabolites sont considérés comme pertinents. Dans ce cas de figure, les valeurs retenues s’alignent sur la directive européenne eau potable soit 0,1 µg/L par métabolite et 0,5 µg/L pour l’ensemble des substances et métabolites détectés par prélèvement.

Source Phyteis