Partager ce contenu
Initiative adhérent

Le piège connecté Limacapt prédit le risque limaces

La gestion du risque limaces à la parcelle s’optimise grâce au digital et à l’intelligence artificielle. Désormais, l’activité de ces mollusques peut se surveiller à distance et en continu depuis le piège connecté Limacapt. À la clé, un gain de temps et moins de traitements, y compris en biocontrôle  ! Un exemple d’approche combinatoire de la protection des cultures.

Parce qu’elles se déplacent la nuit, les limaces noires et grises sont difficiles à repérer. En revanche, les dégâts se perçoivent très vite au petit jour ! Particulièrement voraces, ces mollusques consomment les graines et plantules de maïs, tournesol, betteraves, colza, blé, orge, lin, légumes… La lutte contre ce ravageur s’inscrit dans le cadre de la Protection intégrée des cultures (PIC). « En effet , l’anticipation est essentielle pour lutter efficacement contre les limaces en fonction du risque, rappelle Pierre Olçomendy, chef marché anti-limaces chez De Sangosse. Traiter à vue dès l’apparition des premiers dégâts est une stratégie rarement gagnante.»

Aussi, l’entreprise pilote depuis 2003 l’Observatoire De Sangosse. Trois semaines avant les semis, la surveillance s’organiseCollectivement, des agriculteurs bénévoles partagent chaque semaine sur cette plateforme les informations de l’activité limaces en relevant des pièges.

Toutefois, le digital facilite le piégeage et permet de gagner du temps. De Sangosse propose ce printemps 2024 le piège connecté Limacapt, doté d’intelligence artificielle (IA). L’entreprise le met au point depuis 2015. Lancé pour les semis de colza, il est aussi opérationnel sur maïs, tournesol et blé. Par ailleurs, une dizaine de planteurs de betteraves le teste cette année pour valider les dernières références, notamment sur la réduction des applications d’anti-limaces.

Le piège connecté Limacapt modélise le risque en fonction de la météo  !

Grâce à un capteur connecté, le piège Limacapt, autonome en énergie, prend chaque nuit plusieurs centaines de photos du sol. Simultanément, un algorithme embarqué calcule le taux de jeunes limaces et celui d’adultes. De plus, il détermine le stade de la culture. « Une même limace n’est jamais comptée deux fois, assure Pierre Olçomendy. De plus, Limacapt détecte les limaces juvéniles qui causent d’importants dégâts mais sont très difficiles à repérer. Elles ne sont pas plus grandes qu’une tête d’épingle. »

Ensuite, les informations collectées avec la station météo incluse en option dans le dispositif permettent d’évaluer le risque. L’interface récupère aussi les données météo des stations Sencrop et Weenat. Les données sont accessibles sur smartphone, PC et tablette via une appli paramétrable.

En colza, le seuil d’intervention avec un granulé anti-limaces est de 5 limaces/m² avant semis et de 1 limace/m² à partir du semis.

En colza, le seuil d’intervention avec un granulé anti-limaces est de 5 limaces/m² avant semis et de 1 limace/m² à partir du semis.

Un tiers d’anti-limaces en moins sur les parcelles surveillées par l’IA

Par ailleurs, la gestion des limaces est un exemple d’approche combinatoire qui se déploie. En effet, si désormais l’agronomie digitale optimise l’évaluation des populations à la parcelle, la bioprotection gagne chaque année du terrain. En 2023, l’application de granulé de biocontrôle composé de phosphate ferrique représente 36 % des ha déployés de grandes cultures. Ce ratio pourrait atteindre 50 % en 2026.

Pierre Olçomendy, chef marché anti-limaces chez De Sangosse. « En tant que pourvoyeurs de CEPP*, les granulés anti-limaces de biocontrôle à base de phosphate ferrique sont en 5e position. Ainsi, le piège connecté Limacapt, optimise davantage leur positionnement. »

*CEPP : Certificat d’économie de produits phytopharmaceutiques