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Phyteis

Favoriser l’émergence d’un écosystème de l’innovation

La transition agroécologique nécessite une nouvelle dynamique et une vague d’innovations. Le cadre réglementaire doit faciliter les projets collaboratifs entre acteurs d’univers scientifiques et technologiques complémentaires.

Aucune solution de protection des cultures ne peut être exclue face au défi complexe que relèvent les agriculteurs. Phyteis et ses dix-huit entreprises adhérentes montrent leur détermination à renforcer la boîte à outils des filières agricoles en investissant, chaque année, 11 % de leurs chiffres d’affaires dans la recherche de solutions combinatoires. Néanmoins, pour que les filières agricoles puissent s’adapter, la voix et les contraintes de chaque acteur doivent être entendues.

« Il faut libérer l’innovation en agriculture pour réussir la transition agroécologique, indique Bruno Baranne, président de Phyteis. Les agriculteurs ont besoin d’une nouvelle dynamique et de performance économique. Un cadre réglementaire adapté permettrait de faire face à trois enjeux majeurs : la maîtrise de la souveraineté alimentaire, la réduction de l’empreinte sur l’environnement et la lutte active contre le changement climatique. »

Sécuriser le portefeuille de solutions phytopharmaceutiques

Pour aller plus vite et plus loin dans la transformation de la protection des cultures, trois conditions de la réussite sont identifiées.

La première d’entre elle est aussi revendiquée par des filières agricoles : « Pas d’interdiction de produits phytos sans solutions alternatives efficaces ». Le portefeuille de la phytopharmacie se fragilise considérablement. Désormais, 38% des usages sont non pourvus de solution et 25% ne disposent que d’une seule solution. De plus, dans un environnement de changement climatique, sept parasites exotiques arrivent en moyenne chaque année sur le territoire français. « Afin de garder notre niveau de production, une solution de remplacement doit être disponible si un produit est retiré du marché », complète Bruno Baranne.

« La performance économique des exploitations agricoles est la condition sine qua non à la réussite de la transition agroécologique », a souligné Bruno Baranne, président de Phyteis, le 23 février en conférence de presse.

Nécessaire cohérence entre contraintes de recherche et demandes sociétales

Le deuxième frein à lever pour réussir la transition agroécologie concerne le décalage entre les attentes sociétales immédiates et l’allongement du temps de la recherche. De plus, que ce soit en génétique, en biochimie ou en biocontrôle, les contraintes inhérentes à chaque discipline sont à prendre en compte dans le cadre des politiques publiques. « Nous ne voulons pas aboutir à une impasse, rappelle le président de Phyteis. Nous sommes dans une posture qui réconcilie les demandes de chacun en misant sur l’innovation. »

Adapter la réglementation européenne sur l’évaluation et l’utilisation des solutions phytopharmaceutiques

Les projets de recherche fonctionnent dans une logique d’écosystème d’acteurs scientifiques. Cette recherche multi-parties est à mieux intégrer dans la réglementation pour accélérer la transition agroécologique. « Les grandes entreprises travaillent avec des start-ups, illustre Bruno Baranne. Demain, le succès proviendra d’une approche systémique et collective ».

Que ce soit avec le futur projet de Loi d’orientation et d’avenir agricoles, le règlement européen SUR, le texte attendu sur les technologies d’édition génomique dans le végétal, ou ceux encadrant la recherche et l’évaluation des produits au profil plus favorable, il faut pouvoir créer une vague d’innovations.