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Parole d'expert

Enquête Contrat de solutions, quelle perception des OAD par les céréaliers ?

L’agronomie digitale, utile pour protéger les cultures ? Assurément et ce sont les agriculteurs qui l’affirment dans une enquête menée par le Contrat de Solutions.

Rendu public fin août, le sondage réalisé par le Contrat de Solutions en 2022 clarifie le rôle des outils numériques dans la conduite des céréales. Il identifie aussi les besoins des agriculteurs en grandes cultures. « Nous avons des fiches sur les outils d’aide à la décision dans le Contrat de solutions, explique Clotilde Bois-Marchand, cheffe de projet déploiement de cette association. Nous voulions avoir plus de visibilité sur le rôle de ces OAD pour protéger les céréales car de nombreuses solutions existent sans que nous sachions précisément comment elles sont utilisées. Cette enquête est aussi un moyen d’identifier les besoins de façon plus globale. »

Blé tendre, OAD utiles pour 80 % des agriculteurs

Les 549 agriculteurs qui ont répondu à l’enquête cultivent majoritairement du blé tendre, du colza, de l’orge d’hiver, du maïs, de la betterave sucrière, de l’orge de printemps, des pommes de terre ou encore du blé dur.

80 % des participants estiment qu’avoir recours à un OAD pour le blé tendre s’avère utile. 63 % ont alors principalement recours à cinq outils cités dans la fiche 46 du Contrat de Solutions : Xarvio FIELDMANAGER (BASF), Avizio (Syngenta), les solutions d’Isagri, Top Septo (Arvalis), Optiprotect (MesParcelles – Chambre d’agriculture).

En blé dur, le côté « utile » du numérique est partagé par 35 % des céréaliers. 59 % des agriculteurs qui cultivent l’orge d’hiver sont aussi de cet avis. Pour cette céréale, 24% déclarent raisonner leur traitement avec un outil numérique.

« Ces solutions commencent à être reconnues pour les cultures avec moins de surfaces comme le blé dur, partage Clotilde Bois-Marchand. Ensuite, tout dépend de l’offre disponible, de la communication et de la formation pour une prise en main. »

L’enquête confirme que la recommandation des instituts techniques et des fournisseurs d’OAD, de considérer ces solutions comme un appui est largement partagée par les agriculteurs : « Le numérique ne remplace pas le tour de plaine, cela sécurise la décision », complète Clotilde Bois-Marchand.

Enfin, 31 % des agriculteurs déclarent être équipés d’un pulvérisateur effectuant la modulation de dose de fongicide : « La combinaison des dernières technologies dans les agroéquipements avec l’intelligence artificielle apporte les plus importants niveaux de réduction des quantités de produits phytosanitaires », ajoute-t-elle.

Quelles sont attentes en grandes cultures ?

La moitié des répondants émettent des besoins complémentaires pour le développement ou l’amélioration d’outils d’aide à la décision en grandes cultures :

  • Pour l’orge de printemps, un besoin est exprimé pour des OAD plus performants vis-à-vis des maladies.
  • En betterave sucrière, c’est la problématique de la cercosporiose qui est citée. Des OAD sont d’ailleurs en cours de développement par l’ITB.
  • En colza, betterave sucrière et maïs, une attente est exprimée sur les insectes ravageurs
  • Pour davantage anticiper les interventions, les agriculteurs aimeraient disposer des données météo prévisionnelles plus fiables lorsqu’elles sont calculées à 10 voire 15 jours.

Pour toutes les grandes cultures, des outils d’accompagnement pour la gestion des adventices et l’optimisation de l’utilisation des herbicides sont souhaités.

« Les attentes sont fortes, un OAD doit être le plus complet possible, conclut Clotilde Bois-Marchand. On sent aussi que les agriculteurs ont besoin de recul pour évaluer une solution. S’approprier un OAD demande du temps. »

Les six partenaires de l’enquête : Arvalis, ACTA, La Coopération Agricole, FNA, les Chambres d’Agriculture de France, Phyteis et ses entreprises adhérentes.