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Enquête, 280 agriculteurs jugent l’utilité du numérique pour protéger les cultures

Précision, anticipation, réglementation… l’utilité du numérique pour protéger les cultures ne fait aucun doute pour une majorité d’agriculteurs et viticulteurs. Quelles sont les perspectives ? Réponses dans une enquête inédite de Phyteis.

Les outils d’aide à la décision, les bases de données, les capteurs, les objets connectés et les technologies de précision contribuent désormais à la protection des cultures.

Mais le numérique est-il vraiment utile ? Pour déjà 50 % des 200 agriculteurs et 80 viticulteurs interrogés par ADquation au printemps 2024, à l’initiative de Phyteis, la réponse est « oui » ! Ces résultats sont vraiment encourageants pour des outils encore récents.

Le numérique pour réduire et mieux anticiper les traitements

Les agriculteurs qui perçoivent des avantages dans le digital, citent spontanément « la diminution des quantités de produits utilisés » (15 %). De leur côté, les viticulteurs identifient plutôt « la réactivité et l’accès aux informations en temps réel » (26 %).

Pour tous, « l’anticipation des traitements » est aussi un atout majeur.  Ainsi, 14 % des agriculteurs et 16 % des viticulteurs évoquent ce critère.

Ensuite, d’autres atouts émergent pour les agriculteurs tels qu’un meilleur positionnement des produits (13 %) et un gain de temps (13 %).

Des viticulteurs mentionnent en plus « les alertes et le rôle de source d’informations » comme un avantage (8 %). En revanche, les deux catégories abordent peu la réduction de l’impact environnemental avec seulement 3 % des citations.

Le coût, principal frein au numérique

Plusieurs obstacles limitent l’adoption du numérique. Le premier est le coût des technologies (38 % des agriculteurs, 29 % des viticulteurs).
Viennent ensuite la difficulté d’utilisation (17 % et 29 %) et le manque d’intérêt (14 % et 19 %). Certains doutent de la fiabilité des données (13 %) ou se confrontent à une connexion internet insuffisante (11 %). De surcroît, chez les viticulteurs, l’obsolescence du matériel représente un frein important (19 %).

Les usages actuels du numérique pour protéger les cultures

L’enquête de Phyteis, « L’agronomie digitale : le regard et les attentes des prescripteurs et utilisateurs », permet également de mieux cerner les objectifs.

En effet, 70 % des agriculteurs et 58 % des viticulteurs travaillent déjà avec des outils numériques pour au moins trois finalités : aider à respecter les contraintes réglementaires, soutenir la prise des décisions techniques et optimiser la précision des applications de produits.

  • Faciliter la prise de décisions techniques

L’aide à la décision est le premier usage des viticulteurs (50 %) et le deuxième chez les agriculteurs (50 %). Dans ce cas, la moitié des professionnels se sert du numérique pour intervenir au bon moment.
Ils désignent également la prévention des maladies (40 % des agriculteurs, 43 % des viticulteurs) et le respect des règles d’utilisation des produits (39 %).

En outre, le choix des technologies numériques repose principalement sur les recommandations des techniciens (66 % des agriculteurs et 67 % des viticulteurs).
Le distributeur et la Chambre d’agriculture sont leurs principales sources d’information.
Cependant, un tiers des agriculteurs et viticulteurs ne se renseignent pas encore du tout sur ces technologies.

  • Accès aux informations réglementaires sur la protection des cultures

Pouvoir respecter les contraintes réglementaires liées à l’application des produits est un critère fort en faveur du numérique. Ainsi, 54 % des agriculteurs l’indiquent comme priorité. Comme 49 % des viticulteurs le mentionnent également, cet argument occupe la deuxième place dans leur classement des utilisations.

  • Mieux appliquer les produits phytopharmaceutiques

Pour 45 % des agriculteurs, l’aspect précision de l’application est un argument de poids en faveur des nouvelles technologies. Celles-ci appartiennent à l’univers du machinisme comme les capteurs ou les objets connectés.

Ce critère intervient alors en 3e position des usages du numérique par les agriculteurs, tout comme pour les viticulteurs. Toutefois, les viticulteurs exploitent encore très peu les technologies de précision (12 %).

Actuellement, 29 % des agriculteurs recourent aux GPS ou à la technologie RTK pour traiter les cultures. Seuls 7 % pratiquent les coupures de buses. Par ailleurs, plus de la moitié des agriculteurs ne connaissent pas les noms des outils embarqués sur leur agroéquipement.

Encore une fois, l’utilité du numérique pour protéger les cultures se vérifie : en améliorant la précision des applications, il permet de réduire les doses de produit et renforce leur efficacité.

Dans tous les cas, les agriculteurs recherchent la facilité d’emploi des technologies et la fiabilité (58 % ). Ils attendent aussi qu’elles répondent à un besoin concret (54 %) et restent abordables (51 %).

L’utilité du numérique pour protéger les cultures

Évolution du numérique à moyen terme, une adoption croissante

À l’avenir, l’agronomie digitale prendra de plus en plus de place pour protéger les cultures. D’ailleurs, 76 % des agriculteurs et 64 % des viticulteurs prévoient de l’intégrer d’ici à trois ans. Parmi eux, 41 % des agriculteurs et 29 % des viticulteurs comptent intensifier leur usage actuel.

Enfin, l’enquête explore trois sujets clés pour l’avenir : la robotique, les données réglementaires et la pulvérisation de précision.

Robotique

Encore peu utilisée (0,3 % des agriculteurs et viticulteurs), la robotique pourrait se développer. Concrètement, 10 % des agriculteurs et 35 % des viticulteurs envisageraient d’y recourir dans les 2-3 ans à venir.

Données réglementaires

67 % des agriculteurs et 50 % des viticulteurs souhaitent une application mobile facilitant l’accès aux informations réglementaires des produits. Cet objectif est au cœur du projet AgriGuide, que pilote CropLife Europe.

Pulvérisation de précision
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Pour raisonner l’application des produits phytopharmaceutiques, environ 58 % des agriculteurs privilégient des outils digitaux déjà éprouvés. De plus, ils confirment l’utilité du numérique pour protéger les cultures si les technologies sont faciles d’emploi.

Smart Sprayer

À l’avenir, la réglementation pourrait imposer une utilisation plus ciblée pour certains produits, avec des pulvérisateurs de précision équipés de RTK ou de caméras de détection pour un traitement localisé et automatisé. Une piste à explorer pour une grande majorité des agriculteurs et des viticulteurs.