Partager ce contenu
Phyteis

Engagés pour nos cultures – la filière pomme

Filière souveraine, la pomme cherche à renforcer sa compétitivité en s’adaptant aux défis en matière de coûts et d’aléas climatiques.

En 2024, le besoin en chiffre d’affaires par hectare dans la filière pommes a augmenté de 0,4 %. Globalement, les charges ont augmenté de 16,4 % sur les deux dernières années et de 23,7 % sur les cinq dernières années.

Aussi, la campagne 2023-2024 n’a pas atteint l’équilibre économique. En conséquence, une baisse des investissements risque de gêner le renouvellement des vergers.

Comme toutes les cultures, la filière doit également s’adapter à l’enchaînement d’aléas climatiques (sécheresse, gels tardifs, forte pluviométrie) et à la pression accrue des ravageurs.

Une règlementation qui ne parvient pas à protéger le verger

En raison de la règlementation française, les arboriculteurs disposent de moins en moins de solutions phytopharmaceutiques pour protéger leurs vergers.

Le puceron cendré

Premièrement, face au puceron cendré, la filière française semble moins protégée. Ce ravageur commun des vergers envahit les arbres, pique les jeunes feuilles et peut aussi attaquer tardivement le fruit.

Contre ce ravageur, les arboriculteurs européens pourront intervenir jusqu’à 17,5 fois par an. En revanche, les arboriculteurs français sont limités par la règlementation à 5 interventions réellement efficaces.

Or, efficace pour lutter contre le puceron cendré, un premier insecticide sera interdit en 2026 au sein de l’Union européenne. Ensuite, les deux alternatives insecticides sont interdites en France depuis 2018 car ils considérés comme appartenant à la famille des néonicotinoïdes.

La punaise diabolique

Deuxièmement, insecte piqueur-suceur, la punaise diabolique constitue un ravageur émergent exotique très invasif. Malgré une présence en Savoie, en Hautes-Alpes et une progression dans le Sud de la France, ses dégâts sont encore limités en France.

Toutefois, ce ravageur suscite de grandes inquiétudes faute de substances disponibles efficaces et du fait que les auxiliaires couramment utilisés dans les autres pays européens sont toujours indisponibles pour les producteurs français.

Autrefois, certains ravageurs secondaires (anthonomes, hoplocampes, acariens, …) étaient contrôlés par des auxiliaires qui sont eux-mêmes de moins en moins nombreux du fait de l’usage contraint par les arboriculteurs de solutions phytopharmaceutiques non sélectives. En effet, les solutions sélectives ont été interdites.

La tavelure

L’une des principales menaces fongiques du pommier, la tavelure présente un schéma similaire. L’une des deux solutions fongicides existantes pourrait voir son usage évoluer vers des conditions d’utilisation impossibles à respecter.

En l’absence d’alternative efficace, cette réduction du nombre de solutions risque fortement de favoriser l’apparition de résistances.

Télécharger la fiche au format PDF