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Encourager activement la protection combinatoire des cultures

Afin d’accélérer l’émergence et l’adoption progressive de solutions innovantes, Phyteis identifie quatre conditions. La protection combinatoire des cultures demande des moyens pour se déployer.

Réciprocité entre les États membres et souveraineté alimentaire ! Ces deux enjeux intègrent enfin concrètement les politiques publiques ! En réponse à la colère des agriculteurs, le Premier ministre a annoncé le 1er février la mise en pause du plan Écophyto, illustrant clairement l’impasse de la surrèglementation. Surtout, cette décision reconnaît la nécessité d’un retour au principe de réalité pour une agriculture compétitive et durable.

Ainsi, Yves Picquet, président de Phyteis, rappelle les quatre conditions nécessaires à la création pour accroître la performance de l’agriculture française. En effet ; la protection combinatoire des cultures constitue une partie de la réponse. Elle requiert un soutien, un encouragement et un déploiement accrus.

Pas d’interdiction de produits phytopharmaceutiques sans alternatives efficaces

Phyteis souligne que tout produit interdit en France doit l’être en premier lieu au niveau européen. Le slogan pas d’interdiction sans solutions alternatives efficaces disponibles reste d’actualité. « Des produits interdits en France sont autorisés dans d’autres États membres et pays tiers, indique le président de Phyteis. De plus, ces produits alimentaires arrivent en France. Il faut éviter les distorsions de concurrence. » 

Prendre en compte le temps de la recherche

Les plans de transition agroécologique, Écophyto en premier lieu, doivent mieux intégrer le pas de temps de la recherche. « Le processus d’homologation est long, de 10 à 12 années sont nécessaires pour mettre en marché un produit », explique-t-il. En outre, la mise au point d’une nouvelle substance active représente un investissement de plus de 250 M€.

Favoriser l’émergence de nouveaux champs d’innovation.

L’approche combinatoire de la protection des cultures nécessite de l’innovation. Ainsi, pour investir dans la recherche, les entreprises de protection des cultures ont besoin de stabilité réglementaire.

Par exemple, le projet de règlement sur les variétés obtenues par édition du génome permettra de favoriser de nouvelles pistes de recherche. Par ailleurs, des partenariats entre la recherche publique et privée se développent. Lancée fin 2023 par le Gouvernement, Parsada en est un bon exemple. « Des entreprises membres de Phyteis sont très intéressées par travailler dans ce schéma collectif », précise Yves Picquet. De plus, le crédit d’impôt recherche soutient l’innovation. Néanmoins, toutes ces nouveautés demandent des compétences et des ressources supplémentaires pour les déployer auprès des agriculteurs.

Inclure le secteur de la protection des cultures dans les discussions

Enfin, Phyteis doit être à la table des discussions sur le futur de la protection des cultures. « Nous devons être invités, nous sommes ouverts à tous dialogues », souligne le président de l’organisation.

Systématiquement, l’ensemble des maillons de la chaîne de valeur agricole doit participer aux réflexions et travaux collectifs. Ceci, sans oublier le secteur de la protection des cultures.

 

(1) Plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures

L’approche combinatoire de la protection des cultures met en avant les quatre familles de solutions complémentaires et indissociables pour lutter contre les bioagresseurs :

  • L’agronomie digitale facilite le pilotage des itinéraires techniques
  • La bioprotection est directement inspirée des mécanismes naturels ;
  • Les biotechnologies constituent l’une des formes les plus prometteuses de protection intrinsèque des cultures
  • La phytopharmacie s’utilise de façon ciblée lorsqu’aucune alternative efficace n’est disponible.