Contrat de solutions, objectif massification !
Arriver jusque dans les cours de ferme en s’appuyant sur les initiatives individuelles ou collectives de ses partenaires, tel est l’objectif du Contrat de solutions. Le bilan et la feuille de route ont été présentés lors du Salon de l’agriculture.
Alors que la Première ministre, Elisabeth Borne, présentait le lundi 27 février sur le Salon de l’Agriculture les grandes lignes du Plan Écophyto 2030 avec une trajectoire de progrès fondée sur la recherche et l’innovation, Hervé Lapie, président du Contrat de Solutions soulignait ce même jour la force d’une dynamique collective et pragmatique pour accompagner la transition agricole. « En analysant nos cinq années de travail, nous n’avons jamais autant été dans l’actualité, a-t-il introduit lors d’une conférence organisée sur le stand du Crédit Agricole, l’un des partenaires de l’association. Dorénavant, notre objectif est que nos actions ruissellent jusque dans les cours de ferme et jusqu’aux agriculteurs ! »
Hervé Lapie, président du Contrat de Solutions : « Le Contrat de solutions est un pont entre l’univers scientifique et technique ». À droite, Philippe Noyau, vice-président de l’association et responsable du projet « Ensemble vers la prévention ».
Grâce à ses 45 partenaires, le contrat de solutions est un catalyseur.
- Il fait le pont entre la recherche et le terrain
- Il met en réseau tous les acteurs
- Il diffuse l’information et les solutions
100 fiches pratiques pour une combinaison de solutions
Créé en 2018 et porté par 45 partenaires publics et privés dont Phyteis, le Contrat de Solutions propose 110 fiches pratiques validées par les agriculteurs. Chacune apporte une solution concrète à une problématique de bioagresseurs ou un enjeu de protection phytosanitaire pour une ou plusieurs cultures. Pour faciliter leur appropriation, ces solutions sont aussi présentées sous la forme d’itinéraires techniques. Ces derniers schématisent le cycle de la culture. Les conseils associent la sélection variétale, les agroéquipements, le numérique, les pratiques agricoles et le biocontrôle. « Les entreprises de protection des cultures investissent massivement dans le biocontrôle, a d’ailleurs insisté le président du Contrat de solutions. Nous devons faire passer ce message » .
Déployer en région les actions préconisées par le Contrat de solutions
Les partenaires du Contrat de solutions et en particulier ceux dont la mission première est l’accompagnement des agriculteurs tels les chambres d’agricultures et la distribution agricole sont déjà engagés sur quinze départements pilotes pour déployer ces actions. Comment peuvent-ils aller plus loin pour massifier l’adoption d’itinéraires techniques innovants ? « Que cela soit par des actions individuelles ou des partenariats, toutes les initiatives sont bienvenues », a illustré Benoit Piètrement, secrétaire général et responsable déploiement dans les territoires. Par exemple, un lien vers le site du Contrat de solutions est systématiquement adressé aux adhérents de sa coopérative lors de toutes demandes de solutions.
Des brochures techniques diffusées aux agriculteurs proposent aussi des fiches avec des recommandations adaptées aux territoires. L’association est représentée dans les salons agricoles et elle organise des journées techniques avec des acteurs et les pouvoirs publics locaux ainsi que les enseignants pour diffuser l’innovation. Benoit Piètrement précise que le rôle de l’association est aussi de montrer les freins ou les conditions de réussite ainsi que le chemin encore à parcourir.
Benoit Piètrement, secrétaire général du Contrat de solutions, pilote le déploiement du dispositif dans les territoires pilotes.
Reconduire les journées de prévention des risques phytos
Autre pilier du Contrat de solutions : la prévention des risques phytos avec une communication inédite à travers les webséries Epiphyto et Agricall ainsi que des demi-journées de formation qui se sont déroulées de novembre 2022 à janvier 2023 dans six lycées agricoles. « C’est une vraie réussite intergénérationnelle puisque ces journées ont réuni au total plus de 700 acteurs locaux dont 500 étudiants », a partagé Philippe Noyau, vice-président du Contrat de solution et responsable du projet « Ensemble vers la prévention ». L’initiative devrait se poursuivre en 2023 sur la forme de journée entière et ne pas cibler uniquement les lycées agricoles.
Enfin, pour montrer le dynamisme de l’association, un premier recueil d’indicateurs de progrès liés au déploiement de pratiques recommandées dans les fiches vient d’être publié.
L’appel à recensement des initiatives et pollinisateurs piloté par le Contrat de solutions a été clôturé le 28 février. Plus de 90 dossiers ont été déposés. Après étude par un comité scientifique, ces actions feront l’objet d’une cartographie.
