Congrès de La Coopération Agricole : résoudre l’équation compétitivité et transition écologique
Il est urgent de réunir les conditions nécessaires à une croissance responsable afin de produire plus, mieux et durable ! Tel est le message que porte La Coopération Agricole auprès des politiques et présenté lors de son congrès, le 15 décembre.
« Sans compétitivité, pas d’avenir possible ! Sans transition agricole, pas d’avenir non plus ! Notre grand défi est de résoudre cette équation complexe qui impacte nos modèles de production », a interpellé Dominique Chargé, président de La Coopération Agricole, en conclusion du congrès de l’organisation, qui s’est tenu le 15 décembre en format digital. Pour renouer avec la croissance, il mise notamment sur la restauration de la confiance avec les parties prenantes, dont les consommateurs et les politiques. « Notre objectif est de comprendre les attentes mais aussi d’expliquer le nécessaire temps de la transition », a-t-il ajouté.
Un pacte alimentaire est à construire, il doit s’appuyer sur l’information et l’éducation. Car la confusion et la défiance vis-à-vis de la science, ressortent dans les micros-trottoirs diffusés pendant le congrès. Ils révèlent le principal paradoxe des Français : mangeons local, mais sans avoir de fermes près chez nous !
Produire local, agir global
Au nom de la souveraineté alimentaire, l’enjeu est de nourrir la population française grâce à la relocalisation de l’agriculture et de son outil agroalimentaire. 43 % du poulet consommé en France est importé ! Sophie Primas, sénatrice des Yvelines, a rappelé que la souveraineté alimentaire est aussi liée à la sécurité alimentaire. « Il ne faut pas enfermer la production, a-t-elle précisé lors d’un jeu de questions-réponses. La vocation exportatrice de l’agriculture française, notamment en blé, est un outil d’équilibre des territoires au niveau international. »
Sans exportation, l’agriculture française n’est pas durable. « Produire local, agir global, pour une souveraineté alimentaire par une croissance responsable » est d’ailleurs le parti pris de La Coopération Agricole. Laquelle décline sa vision dans une plateforme destinée aux candidats aux élections présidentielles. Trois piliers sont identifiés : produire mieux, produire plus, produire durable. Parmi les arguments : permettre à la production française de jouer à armes égales avec ses concurrents.
Libérer la production agricole
À la veille de la présidence française de l’Union européenne, Julien Denormandie a d’ailleurs rappelé aux coopérateurs, son soutien à une agriculture européenne à vocation nourricière. Allusion faite aux objectifs assignés dans les actes délégués de la stratégie Farm to fork du Green Deal qui affaiblissent la production agricole. Il a précisé la nécessaire instauration aux frontières de la clause miroir : « Cela avance, on se bat ! ». Limites maximales en résidus de pesticides (LMR) à exiger sur les denrées alimentaires importées et normes réglementaires identiques à celles imposées aux agriculteurs européens. Et a indiqué que « la souveraineté alimentaire, se conquiert avec de la méthode et de la science ». À l’image du plan France 2030 et de la troisième révolution agricole soutenant l’innovation : « C’est par l’investissement que nous créerons de la valeur ».