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Phyteis

Comment sont évalués les outils numériques ?

Utiles, facilement applicables et d’un coût abordable ! Si l’un de ces critères manque à l’appel, un outil numérique a peu de chance de se développer. S’ajoute également les enjeux d’interopérabilité.

Le défi pour les entreprises engagées dans l’agronomie digitale est de fournir des outils utiles, interopérables et proposés à un prix abordable. Si de plus en plus de partenariats se nouent entre les solutions afin de faciliter l’échange des informations, la standardisation des données est un projet qui se travaille désormais au niveau international. L’ensemble des parties prenantes participent d’ailleurs à la création de normes européennes voire internationales. Plusieurs initiatives peuvent ainsi être citées : travaux de normalisation ISO, travaux menés par l’association Numagri, les éléments mis en commun par Agro EDI Europe ou encore le projet européen AgriDataSpace .

Qui peut contrôler l’efficacité des outils d’agronomie digitale ?
Plusieurs projets français et européens évaluent les outils numériques sur le terrain dans le cadre de fermes d’expérimentation ou de living-labs territoriaux. Parmi ces acteurs : le réseau des dix-neuf Digifermes piloté par les instituts techniques et les chambres d’agricultures. Chaque Digiferme possède une équipe dédiée en lien avec un projet. Parmi celles-ci, la Ferme Agroécologie 3.0 localisée dans la Somme près de Péronne expérimente, sur 340 ha de grandes cultures et cultures légumières, des prototypes de robots, de capteurs, de technologies de pulvérisation de précision. Ces solutions digitales sont évaluées sur des systèmes de culture pilotés avec une réduction des produits phytosanitaires et l’amélioration de la fertilité des sols. Autre exemple : Le Mas Numérique. Quatorze entreprises sont partenaires de ce domaine viticole d’évaluation, de démonstration et de formation localisé près de Montpellier.

Tests du robot Traxx (Exxact Robotics) pour travailler le sol des vignes réalisés par le Vitilab (Digifermes) à Davayé (71) en avril 2023.

Comment garantir la maîtrise des données ?
Pour les agriculteurs, la maîtrise des données qu’ils collectent reste un aspect essentiel lorsqu’ils ont recours aux outils numériques.

L’Union européenne a aussi légiféré pour à la fois faciliter le partage des données et sécuriser leur utilisation avec le Data Governance Act (DGA). Approuvé par le Conseil de l’UE le 16 mai 2022, ce texte prévoit également des mécanismes de gouvernance. Ainsi, Il instaure le principe d’une entité distincte, dédiée à l’échange de données et rendant obligatoire le consentement préalable à l’usage des data. Sur ce dernier point, la FNSEA et JA ont déjà créé en 2018 le label Data Agri, garantissant à l’agriculteur la transparence dans l’utilisation des données et leurs propriétés. « Les parties prenantes dont nos entreprises sont également impliqués dans les engagements de l’EU code of conduct on agricultural data sharing actuellement rediscuté pour prendre en compte toutes les évolutions de la réglementation européenne », précise Julien Durand-Réville, responsable agronomie digitale Phyteis.

Plus de 250 solutions numériques pour contrôler les bioagresseurs

Dans son annuaire publié en 2020, Aspexit recense à cette date, 1091 solutions dans le domaine du végétal, 101 pour le contrôle des maladies, 51 pour celui des ravageurs et 96 dédiés aux adventices. Ces outils intègrent des modules de reconnaissance et/ou d’évaluation du risque et de pilotage des programmes de traitements. La fonctionnalité réduction des intrants concerne 96 solutions, robots et capteurs inclus. Cet annuaire permet aux utilisateurs de noter et donner leur avis sur chaque référence.