LES SOLUTIONS DIGITALES ACCÉLÈRENT LA TRANSITION AGROÉCOLOGIQUE
L’agronomie digitale, discipline à part entière de la protection des cultures, est au service d’une agriculture innovante et durable. Quels sont les outils disponibles ? Pour quels bénéfices agroécologiques et économiques ? Explications sur le stand de Phyteis lors du Salon de l’agriculture avec deux experts : Pierre Thibault de Corteva et Tristan Guilbot de Bayer.
Journée thématique ce 28 février autour de l’agronomie digitale sur le stand de Phyteis au Salon de l’Agriculture. Ce même jour, le ministère de l’Agriculture lançait l’agenda la French Agritech sur le stand de La Ferme Digitale en s’appuyant sur le rapport que cette association a réalisé en lien avec l’Acta, l’APCA, la FNSEA et l’Inrae. L’Inrae et l’Inria ont d’ailleurs consigné leurs ambitions, programmes et attentes communes dans un Livre Blanc « pour construire les bases d’une agriculture numérique responsable ».
Modulation de dose intraparcellaire et interprétation agronomique
Le digital accélère la transition agroécologique. Des plateformes agronomiques numériques assurent une fonction de tableau de bord, de la modulation de la dose de semis à la fertilisation en passant par la protection des cultures. « Là où moins de biomasse est détectée par image satellite, on protègera moins ! », explique Pierre Thibault, responsable outils et services digital chez Corteva. L’offre de services se regroupe pour gagner en simplicité et performance. « Dans notre entreprise qui englobe à la fois les semences et les produits de protection des cultures, le digital rassemble ces deux expertises en un seul outil », illustre-t-il.
Le numérique améliore aussi l’interprétation agronomique. « Par exemple, en générant une cartographie de rendement, l’imagerie satellite permet de mieux comprendre les potentiels de la parcelle, complète Tristan Guilbot responsable digital farming Bayer. La plateforme Climate FieldView recueille ces informations qui alimentent la prise de décisions pour la campagne suivante. »
Les OAD, pour intervenir que si nécessaire
Les outils d’aide à décision permettent d’intervenir lorsque le risque de maladies ou d’attaques d’insectes est présent. Certains existent depuis plus de 10 ans avec à la clé une baisse de l’Indice de fréquence de traitement (IFT). « Selon le niveau de pression de la maladie, le premier traitement contre la septoriose du blé peut être supprimé et la date du 2e traitement adaptée », illustre Pierre Thibault. Fonctionnalités que proposent Xarvio de BASF ou Avizio de Syngenta. En vigne, contre le mildiou, l’un des enjeux clés est de repérer le stade de débourrement pour anticiper les premières contaminations du mildiou. L’OAD Movida de Bayer le prévoit.
Des modèles agroclimatiques suivent aussi les vols des insectes ou le développement des limaces par exemple pour partager les observations au sein de communautés d’agriculteurs et de conseillers… Des outils reconnaissent les mauvaises herbes, facilitent la compréhension de la réglementation, notamment pour les herbicides. Par exemple, l’OAD Quali’Cible de Syngenta, connecté à la base Phytodata, propose une lecture augmentée des étiquettes.
Digital et phygital, l’indispensable accompagnement des agriculteurs
À côté du terme digital, Pierre Thibault, propose celui de phygital. Il montre l’indispensable accompagnement réalisé par la distribution agricole auprès des agriculteurs et en lien avec les entreprises de protection des cultures pour utiliser ces services numériques. « Dans le cadre de la séparation de la vente et du conseil des produits phytopharmaceutiques, en aucun cas nos entreprises poussent leur produit par cette voie », précise-t-il.
Et l’avenir ? L’intelligence artificielle embarquée sur les machines va accroitre la précision dans l’application des produits et réduire l’Indice de fréquence de traitement jusqu’à 90 %.
L’agronomie digitale recouvre les objets connectés, les outils des aides à la décision, l’imagerie satellite, l’intelligence artificielle ou encore la robotique.