Partager ce contenu
Veille Secteur

Biocontrôle en maraichage, panorama des usages réalisé par le CTIFL

Les partenaires du réseau Dephy Ferme des régions Bretagne et Pays de la Loire ont réalisé un premier état des lieux de l’utilisation du biocontrôle en maraichage bio et conventionnel. Quelles sont les solutions les plus utilisées, sur quelles cultures ? Présentation des premiers résultats par Cathy Eckert du CTIFL lors du Sival.

Pour mesurer leur taux de pénétration du biocontrôle dans les stratégies de protection des cultures en maraichage, en bio comme en conventionnel, le CTIFL, l’institut technique des fruits et légumes, a réalisé un panorama sur douze espèces légumières.
Une première revue a été effectuée dans le cadre d’un projet financé par Écophyto de 2016 à 2020 avec l’aide des 33 partenaires du réseau Dephy Ferme Écophyto des régions Bretagne et Pays de la Loire. Engagé sur la campagne 2022, un deuxième état des lieux se poursuit en 2023. Il correspond au renouvellement du réseau Dephy Ferme pour la période 2022-2026. « L’objectif de ce bilan est de mettre à la disposition de tous, des fiches avec les indicateurs de suivi sur le site EcophytoPic », a partagé Cathy Eckert, coordinatrice nationale du réseau Dephy légumes du CTIFL lors d’une conférence qui s’est tenue le 18 janvier au Sival sur le Forum du biocontrôle organisé par IBMA.

53 % des itinéraires en maraichage bio utilisent des produits de biocontrôle

La mise en ligne des premiers résultats sur le site EcophytoPic est programmée pour mi-février. Le chou, les fraises, les laitues et les tomates sont les cultures qui emploient le plus les produits de biocontrôle, hors macro-organisme et tout modèle de production confondus. En culture de plein champ, 618 itinéraires sur 1751 ont recours au biocontrôle (35 %), 505 sur 1200 (42 %) en cultures sous serre. L’emploi de solutions de biocontrôle utilisables en AB concerne plus de 53 % des itinéraires. En maraichage conventionnel, ce ratio atteint 33,3%.

Depuis le 1er novembre 2022, l’évaluation des produits composés de micro-organismes a été adaptée en raison de l’amélioration des connaissances des scientifiques, accélérant en amont le dispositif d’homologation.

Concentration des usages en biocontrôle et besoin d’accélérer les mises sur le marché

En bio, 80 % des usages sont reliés à quatre matières actives de biocontrôle (utilisables en AB) sur un total de onze recensées : le phosphate ferrique (33%), le soufre (21,7%), le bacillus thuringiensis (17,6%), l’huile essentielle d’orange douce (7,5 %).

En conventionnel, le ratio est de 70 % des usages centrés sur cinq matières actives (treize au total) : soufre (27,2%), bacillus thuringiensis (13,4 %), phosphanate de potassium (12,6 %), phosphate ferrique (10,2 %), l’huile essentielle d’orange douce (7%) et le Coniothyrium minitans (5,9 %), un micro-organisme.

Pourquoi une telle concentration ? « Si le processus d’évaluation pour délivrer des autorisations de mise sur le marché s’est accéléré pour les produits de biocontrôle, celui pour les extensions d’usage sur d’autres cibles ne va pas assez vite », partage Cathy Eckert.