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Paroles d'experts

Agrapi, cinq années de collecte de données inédites sur l’activité des abeilles

Présenté parmi les 37 initiatives collectives en faveur des abeilles et pollinisateurs sauvages identifiées par le FNSEA, le projet Agrapi porté par Phyteis va servir de référence pour créer des expérimentations.  

Dans son recueil d’initiatives favorables aux pollinisateurs publié fin mai, la FNSEA recense 26 démarches territoriales et 11 d’envergure nationale. Elles mobilisent des apiculteurs, agriculteurs, associations, instituts techniques, chambre d’agriculture, entreprises…  Leur point commun : renforcer la concertation entre les professionnels et créer des partenariats pour mieux suivre l’activité des abeilles. Inspirantes, ces initiatives ont aussi une vocation scientifique afin d’améliorer les pratiques agricoles et aménager le territoire.

Évaluation des interactions entre abeilles et pratiques agricoles

Phyteis, alors UIPP, a été à l’initiative en 2015 d’Agrapi, l’une des actions nationales. Elle a réuni les organisations syndicales FNSEA, AGPB, AGPM, Fop et la FNAMS pour observer cinq ruchers. Équipées de balances connectées, les ruches ont été installées dans des milieux agricoles représentatifs de leur région : Loiret (céréaliculture), Marne (céréaliculture), Hérault (viticulture-arboriculture), Vendée (polyculture) et Gironde (maïsiculture et forêt). Une base de données inédite a été constituée, riche de cinq années de mesures de l’activité des abeilles en interaction avec les milieux et les pratiques de protection des cultures. « Les résultats montrent des miellées majoritairement sur les plantes cultivées, des périodes de disette alimentaire, de bons taux de survie, des performances cohérentes, une influence du climat et des détections de substances phytosanitaires à des taux très faibles », souligne Ronan Vigouroux, responsable environnement Phyteis.

Le protocole Agrapi mesure les paramètres clés du rucher sur une aire de butinage de 1,5 km et observe les pratiques agricoles.

Effets bénéfiques du choix de cultures mellifères

Le rucher de la Marne est celui qui a livré la plus grande production de miel. Les rotations avec colza, luzerne, cultures très mellifères, ainsi que les aménagements de bords de champ expliquent en partie ces résultats. La convention de partenariat s’est terminée en 2021. L’expérience acquise dans cette démarche innovante permettra de mener de nouvelles investigations. Toutefois, le suivi se poursuit avec le rucher de la Marne afin de mesurer l’effet sur les abeilles des rotations avec des betteraves dont les semences ont été protégées avec un néonicotinoïde.

 

Les ruches connectées servent à alerter les agriculteurs pour programmer les traitements en dehors des périodes de butinage et selon la réglementation, elles ont aussi une vocation pédagogique.