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Ventes de substances actives phytopharmaceutiques, en baisse historique depuis 2008

La protection des cultures évolue vers plus de durabilité, comme l’indique la baisse des ventes des quantités de substances actives en 2024 par les adhérents de Phyteis. Mais une question demeure : le cadre européen saura-t-il accélérer l’innovation ?

Les adhérents de Phyteis enregistrent, en 2024, une baisse de 5 % par rapport à 2023 des ventes des quantités de substances actives à la distribution agricole. Cette inflexion est historique. Elle intervient dans une situation climatique contrastée, marquée par la sécheresse, des pluies irrégulières et du gel. Ainsi, le volume total commercialisé correspond à 50 000 tonnes.

Baisse des volumes vendus en adéquation avec les objectifs du plan Ecophyto

Les objectifs du plan Ecophyto de 2008 se rapprochent. Sur une période longue, les volumes reculent de 36 % entre 2008 et 2024. Dans ce cadre, les tonnages de substances actives conventionnelles diminuent de 44 % en seize ans.

Les substances actives utilisables en agriculture biologique diminuent également. La baisse atteint 12 % entre 2008 et 2024. En revanche, les ventes progressent de 23 % en 2024 (16 725t). Cette hausse marque la première divergence de trajectoire entre ces deux catégories de produits.

Evolution des ventes de matières actives

Source : Phyteis

Comment accélérer l’innovation en Europe pour protéger les cultures ?

Phyteis estime que la transition avance nettement grâce aux solutions combinatoires. Elles réunissent l’agronomie digitale, les biotechnologies, les biosolutions et la phytopharmacie.

Toutefois, pour libérer davantage l’innovation, les liens entre recherche publique, recherche privée et terrain doivent se renforcer. Cette coopération accélèrerait la découverte de plus de solutions.

Mais, l’accès au marché reste encore trop lent. Les entreprises soutiennent également l’adoption d’une définition européenne harmonisée du biocontrôle. Celle-ci couvrirait les solutions actuelles et celles en développement. En instituant alors une zone unique d’évaluation du biocontrôle en Europe, les produits seraient plus rapidement disponibles. L’organisation soutient aussi pour le biocontrôle le retour des autorisations provisoires prévues par le règlement (CE) 1107/2009.

Les évaluations plus fluides des produits phytopharmaceutiques sont également nécessaires. Ainsi, une reconnaissance mutuelle plus rapide entre États membres faciliterait les autorisations et les renouvellements.

Enfin, Phyteis demande l’intégration des nouvelles techniques d’application des produits dans les évaluations réglementaires. À ce titre, les entreprises renforcent la place du numérique dans les itinéraires techniques.

Selon Yves Picquet, président de Phyteis, le progrès agronomique ne se décrète pas. Il se construit par la coopération et un cadre qui soutient l’innovation.