Le taupin du maïs
Le taupin du maïs (« ver fil de fer »), est le ravageur du sol le plus fréquemment rencontré pour cette production. Il peut y occasionner des dégâts importants (20 à 50% des pieds).
Contre cet insecte, une approche combinatoire est essentielle.

Le taupin est un insecte ravageur souterrain appartenant à la famille des coléoptères. Se nourrissant de différentes espèces de végétaux, il manifeste une préférence pour les racines.
En France, on observe principalement quatre espèces du genre Agriotes, toutes nuisibles aux cultures, et plus particulièrement actifs sur le maïs.
Le cycle biologique du taupin du maïs
Parmi ces quatre espèces de genre Agriotes, trois (A. obscurus, A. lineatus et A. sputator) ont des cycles de l’ordre de 4 ans. A. sordidus, quant à elle, a un cycle plus court (1 à 2 ans de vie larvaire).
- Les œufs sont déposés chaque année dans le sol de mai à juillet. L’éclosion se déclenche deux à quatre semaines plus tard.
- La larve, de couleur jaune paille, mesure entre 3 et 25 mm selon le stade larvaire. Ses téguments (enveloppe protectrice) sont durs (d’où son nom de « ver fil de fer »). Elle présente trois paires de pattes et de courtes mandibules.
Les larves ont une durée de vie pouvant aller jusqu’à 4 ans. Ainsi, dans une parcelle, on peut rencontrer des larves de tous âges et de toutes tailles au même moment. Les attaques les plus nuisibles sont le fait des derniers stades larvaires.
Pour les espèces à cycle long, c’est donc au cours de la cinquième année que survient la nymphose dans une logette de terre. Les adultes émergent à partir de mars – avril.
- Enfin, l’adulte est un coléoptère de couleur brun-noirâtre. Sa taille varie de 8 à 12 mm. Il pond dans la couche superficielle du sol.
© VladK213
Larve de taupin, du genre Agriotes
Pour les espèces à cycle long, c’est donc au cours de la cinquième année que survient la nymphose dans une logette de terre. Les adultes émergent à partir de mars – avril.
- Enfin, l’adulte est un coléoptère de couleur brun-noirâtre. Sa taille varie de 8 à 12 mm. Il pond dans la couche superficielle du sol.
© Henrik_L
Coléoptère, du genre Agriotes
La nuisibilité du taupin du maïs
Les dégâts causés par la larve du taupin peuvent être conséquents pour les cultures de maïs.
En effet, en s’attaquant aux semis, les larves empêchent la germination des graines. Elles creusent également des galeries dans la partie souterraine de la tige des jeunes plants (jusqu’au stade 8-10 feuilles), notamment au niveau du collet. Ce qui entraîne leur flétrissement et leur assèchement.
Ces attaques sont localisées par « taches » ou « foyers », pouvant représenter quelques mètres carrés ou des surfaces plus étendues. Ces foyers sont souvent les zones les plus humides de la parcelle.
Lorsqu’une culture de maïs a subi une attaque de taupin, les perspectives pour cette dernière sont généralement défavorables. De fait, il n’existe pas de solutions curatives.
Cependant, un temps sec peut provoquer un dessèchement des horizons superficiels, forçant les taupins à descendre plus en profondeur, hors de la zone de sensibilité du maïs.
Selon Arvalis, la moitié des surfaces de maïs grain concernées par des attaques de taupins présente un risque de pertes de rendement supérieures à 30%. En l’absence de protection, sur une base de rendement de 10 tonnes hectares, la perte de production se chiffrerait à 990 000 tonnes environ.
À titre d’exemple, une perte de 20 % des pieds peut se traduire par une perte de rendement de 20 à 40 q/ha, pour une parcelle avec un potentiel de 120 q/ha.
Les dégâts causés qu’il cause varient selon l’intensité, la précocité et la durée de l’attaque.
Les situations à risque
Des dégâts antérieurs sur la parcelle et les conditions climatiques sont les principaux facteurs explicatifs de l’expression des dégâts de taupins sur maïs.
Présents sur tout le territoire, le taupin est le plus souvent inféodé aux sols riches en matière organique et dans les assolements intégrant de la prairie permanente ou artificielle. Toutefois, il est moins présent dans les sols sableux et dans les zones inondables.
Le froid et l’humidité sont enfin des facteurs propices aux attaques. Ces conditions ralentissent en effet la levée puis la croissance des plants, ce qui les rend vulnérables.
Stratégie de protection combinatoire contre le taupin du maïs
La lutte raisonnée contre le taupin du maïs nécessite une connaissance fine du risque parcellaire. Les parcelles avec de la prairie dans la rotation et celles sur lesquelles des dégâts ont déjà été observés seront à protéger en priorité.
Lutte agronomique
La fertilisation starter accélère le développement racinaire et favorise une esquive partielle des faibles attaques de taupins. Elle améliore la robustesse du maïs. Cette stratégie est très vite limitée en cas d’attaque moyenne à forte.
Il est également conseillé de proposer une nourriture alternative, c’est-à-dire un appât, au moment du semis afin de détourner les taupins des plantes à protéger.
Lutte phytosanitaire
A ce jour, il n’existe aucune solution curative pour lutter contre le taupin.
En matière de solution préventive, les producteurs peuvent avoir recours aux traitements de semences. Toutefois, en France, depuis 2018, les néonicotinoïdes en traitement de semences pour protéger les cultures sont interdits.
En 2024, seuls les microgranulés à base d’un produit insecticide ont pu être appliqués. En 2025, seuls les produits à base de cyperméthrine sont disponibles et sont applicables sans contrainte de profondeur d’incorporation, mais leur efficacité est partielle.
Prospectives horizon 2030
Les recherches d’Arvalis sur de nouveaux leviers et solutions pour lutter contre les taupins se poursuivent. Les travaux portent notamment sur les champignons et nématodes (entomopathogène), la confusion sexuelle, le développement de plantes de services, les fertilisants organiques.
Ces différentes solutions présentent un intérêt potentiel. Néanmoins, cet intérêt doit encore être démontré grâce à des travaux expérimentaux en conditions de culture (grandes parcelles suivies sur plusieurs années).