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Parole d'expert

Baisse continue des ventes de quantités matières actives phytopharmaceutiques

En 25 ans, les ventes de substances actives par les adhérents de Phyteis baissent de 60 %. Entre restrictions réglementaires et déploiement de l’approche combinatoire de la protection des cultures, le marché se restructure en profondeur. Décryptage.

Les ventes des quantités de matières actives phytopharmaceutiques par les adhérents de Phyteis à la distribution agricole poursuivent leur tendance baissière. En 2024, 48 491 tonnes ont été écoulées, contre 64 898 tonnes en 2023. Par rapport à 2008, année du lancement du plan Ecophyto, ces volumes chutent de 38,3 %, et de près de 60 % depuis 1999.

« Nous sommes les seuls à effectuer une analyse avec un tel recul sur 25 ans, souligne Emmanuelle Pabolleta, directrice générale de Phyteis. Ces statistiques confirment bien une baisse structurelle des volumes de ventes. » 

Hausse de 8 % des substances actives utilisables en agriculture biologique (UAB) depuis 15 ans

Le déclin des ventes s’explique notamment par une diminution de l’usage des produits phytopharmaceutiques de synthèse, mais aussi par la progression des solutions alternatives. Les matières actives utilisables en agriculture biologique (UAB) et les produits de biocontrôle prennent une place croissante sur le marché. En 2023, ces substances représentaient 30 % des quantités vendues à la distribution. Cette catégorie de produits est en hausse de près de 8 % depuis 2010. « Bien évidemment, on observe des pics de ventes notamment en 2022, mais la tendance haussière se dessine nettement », souligne Emmanuelle Pabolleta.

Un chiffre d’affaires en repli de 9 % entre 2023 et 2024

Malgré cette évolution vers des solutions plus durables, le chiffre d’affaires des adhérents de Phyteis recule en 2024. En effet, il atteint 2,2 milliards d’euros, contre 2,4 milliards d’euros en 2023, soit une baisse de 9,16 %.

La répartition des ventes en valeur reste stable : 41,8 % pour les herbicides, 32,3 % pour les fongicides, 15,7 % pour les produits divers et 10,1 % pour les insecticides.

Toutefois, le biocontrôle continue de gagner du terrain. Sa part dans le chiffre d’affaires global bondit de 70 % en 6 ans. Ainsi, elle représente près de 6 % des ventes des adhérents de Phyteis en 2024. « Cette progression montre que le marché s’adapte aux nouvelles attentes des agriculteurs et des consommateurs », conclut Emmanuelle Pabolleta.

Ces données reflètent également le déploiement sur le terrain de l’approche combinatoire de la protection des cultures.

Emmanuelle Pabolleta, directrice générale de Phyteis :

« La progression du biocontrôle au sein du marché de la protection des plantes illustre une transformation des pratiques agricoles, où innovation et responsabilité environnementale vont de pair. »