Fongicides SDHI : l’Anses confirme l’absence de risque pour la santé humaine
En 2018, quelques chercheurs ont lancé des alertes concernant les fongicides de la famille des SDHI. Par conséquent, en 2019, les autorités sanitaires françaises, à travers l’Anses, s’étaient auto-saisies du dossier. La première expertise concluait « à l’absence de signal d’alerte, que ce soit dans l’environnement ou pour la santé humaine ». Cet avis a été confirmé en juillet 2019 via diverses communications de l’Anses et de ses responsables.
Fin 2019, l’Anses avait une nouvelle fois pris en charge le dossier des fongicides SDHI et avait mobilisé un groupe d’experts externe. Leur mission était de passer en revue l’ensemble des données de la littérature scientifique. C’est maintenant chose faite !
L’agence vient ainsi de publier deux expertises complémentaires de 450 pages :
- sur les expositions par ingestion aux résidus de 16 substances SDHI. Dont 11 sont actuellement approuvées pour des usages phytopharmaceutiques (fongicides et insecticide/acaricide) en Europe.
- sur la révision de certaines valeurs de sécurité (VTR*) utilisées pour statuer sur les risques liés aux expositions à 14 substances actives SDHI : « 11 approuvées dans l’Union européenne, 2 ne l’étant plus, et 1 en cours d’évaluation, ce qui correspond à l’examen approfondi de 39 valeurs toxicologiques de référence ».
La première expertise confirme les données tout à fait rassurantes de 2019. Ainsi, les experts de l’Anses concluent : « Sur la base des données utilisées et sur les périodes considérées, les résultats obtenus avec les deux méthodes d’évaluation du risque cumulé montrent qu’il n’est pas attendu de risque inacceptable pour les consommateurs, au sens du règlement (CE) n°546/2011, liés à l’exposition chronique des consommateurs français aux substances actives de la famille des SDHI. »
La deuxième expertise, selon l’Anses, « ne remet pas en cause les VTR existantes », mais « propose d’ajuster à la baisse 11 des 39 VTR analysées, en diminuant modérément leur valeur actuelle d’un facteur de réduction allant de 1,5 à 3,3. ». De ce fait, l’Anses prévoit de porter ses propositions d’ajustement au niveau européen. L’objectif étant qu’elles soient « prises en compte lors des réévaluations des substances actives concernées ».
* VTR (Valeurs Toxicologiques de Référence). Représente les doses à ne pas dépasser afin de préserver la santé humaine, pour une voie d’exposition donnée.