De PNRI 1 vers PNRI 2, la recherche collaborative reconduite
Afin de lutter durablement contre les virus de la jaunisse des betteraves, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, annonce le 25 octobre le prolongement du Plan national de recherche et innovation (PNRI) lors du salon Betteravenir.
Lancé à l’automne 2020 pour trois ans, le Plan national de recherche et innovation (PNRI) ne peut pas s’arrêter net tant l’identification d’alternatives aux néonicotinoïdes est essentielle pour la filière betteravière. Alors, c’est presque à date d’anniversaire, sur le salon Betteravenir qui s’est tenu les 25 et 26 octobre à Berny-en-Santerre, que l’issue du PNRI est scellée. Avant que Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, ne prenne la parole, Alexandre Quillet, président de l’Institut technique de la betterave (ITB), salue les importantes avancées de la recherche tout en soulignant un succès incomplet. « Les alternatives ne sont pas encore suffisamment efficientes pour affirmer que le risque d’impact de la jaunisse soit derrière nous, insiste-t-il. Le PNRI mérite donc de poursuivre sur sa lancée. »
PNRI, exemplaire pour sa mobilisation
Aligné sur cette position, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, annonce officiellement la prolongation du PNRI : « L’État sera au rendez-vous des moyens financiers à mettre sur la table pour faire en sorte qu’on puisse prolonger l’initiative ». Aussi, il indique que la durée du plan devrait être équivalente. De plus, le ministre souligne la portée de la mobilisation collective autour du PNRI. En effet, celle-ci s’avère inspirante pour définir la façon de travailler dans le cadre du plan Écophyto 2030. « C’est une démarche exemplaire de ce qu’on peut faire quand une filière s’unit pour relever un défi face à une impasse technique liée à la disparition d’un certain nombre de produits », relève-t-il.
Ce plan embarque tout l’écosystème de la filière betteraves sucrières, soit 70 planteurs accueillant les essais, l’institut technique de la betterave, les sucreries, la recherche publique et privée, l’enseignement agricole… Autre force du PNRI : son ouverture à 360 ° ! En effet, toutes les options, seules ou combinées, se travaillent en termes d’efficacité, faisabilité et rentabilité.
Rôle attendu des NGT pour des betteraves tolérantes à la jaunisse
La feuille de route de cette seconde phase du PNRI consiste à accélérer la recherche sur les pistes sérieuses. Les résultats des thématiques travaillées depuis trois ans sont restitués sur le stand du PNRI lors de Betteravenir. Alors, la meilleure réponse s’obtient en combinant tous les leviers : variétés tolérantes, gestion des réservoirs des virus, détection des périodes à risque grâce au numérique, installation des plantes compagnes, de bandes fleuries pour héberger les insectes auxiliaires, développement de technique biocontrôle avec les allomones, l’huile de paraffine, le parasitisme…
Parmi ces solutions alternatives aux néonicotinoïdes, le ministre s’arrête sur le levier génétique. « Les NBT ou NGT, sans être la solution pour tout, vont répondre à des impasses techniques liées aux maladies et aux ravageurs ainsi qu’à celles liées au dérèglement climatique, tout ceci se combinant ». Ainsi, il réaffirme la position de la France qui soutient le projet de règlement relatif aux nouvelles techniques génomiques (NGT).